Le secteur manufacturier canadien s’en tire mieux que les autres pays du G20. Malgré tout, le Canada n’échappera pas au ralentissement mondial, croit Matthieu Arseneau, économiste à la Banque Nationale.
Parmi les 17 membres du G20 qui dévoilent un indice PMI manufacturier, le Canada enregistre la deuxième meilleure performance en juillet, selon une note économique de la Banque Nationale.
L’indice en question mesure la croissance de l’activité manufacturière d’un pays. Un indice supérieur à 50 indique une croissance, tandis qu’un indice inférieur à 50 marque une contraction de l’activité.
Le PMI pour le Canada se situe à 53,1. Cela représente une croissance modeste, explique Matthieu Arseneau en entrevue. On parle d’une croissance robuste au-delà de 55. «Il est clair que la situation au Canada va se détériorer, si l’économie mondiale continue de fléchir.»
D’ailleurs, le mouvement a déjà commencé. L’indice en juillet est déjà en dessous de celui de juin, ajoute l’économiste.
Plus en détails, M. Arseneau constate que la fabrication de véhicules automobiles est responsable de la bonne tenue du PMI. Le reste des activités du secteur manufacturier décline.
L’économie mondiale, en page 2
L'économie mondiale
La note de la Banque Nationale portait sur le contexte mondial. Parmi les 17 États qui publient un indice PMI manufacturier, 11 ont vu leur secteur perdre du terrain en juillet par rapport à juin. Ce groupe représente 58 % de l’économie mondiale.
Les données démontrent que les faiblesses de l’économie s’étendront au troisième trimestre, soit la période qui comprend les mois de juillet, août et septembre, commente M. Arseneau.
Même s’il représente une partie plus modeste que le secteur des services, le secteur manufacturier permet de prendre le pouls de l’économie. «Le secteur manufacturier est plus cyclique que le secteur des services, qui est moins volatil, répond l’économiste. C’est le premier secteur à être touché par un ralentissement.»
La Banque Nationale maintient sa prévision de croissance pour l’économie mondiale à 3 %, «ce qui est historiquement faible», affirme Matthieu Arseneau.