Si les élus ne parviennent pas à éviter le « précipice fiscal », les marchés boursiers pourraient subir une correction de 20 %, prévient Nathan Sheets, économiste de la banque américaine Citi Groups.
Les élus du Congrès américain doivent s’entendre sur un plan de redressement fiscal. S’ils n’y parviennent pas, un plan déjà déterminé sera mis en oeuvre dès le début de l’année 2013. Le déclenchement de ce plan est appelé précipice fiscal ou mur fiscal par nos voisins du sud.
Ce plan d’austérité représente un choc de 600 milliards $ US en hausse d’impôts et en restrictions budgétaires pour l’exercice 2013 (octobre 2012 à septembre 2013). Cela représenterait 800 milliards $ US pour l’année civile 2013, soit en incluant (le quatrième trimestre 2013 qui se trouve dans l’exercice budgétaire 2014).
Le déclenchement de ce scénario est probable puisque le climat ultra-partisan à Washington rend difficile l’atteinte de compromis. De plus, les élus ne bougeront pas avant les élections du 6 novembre, ce qui laisse peu de temps pour éviter le mur fiscal.
Une chute brutaleUne chute brutale
« Tomber dans le précipice » serait dommageable pour l’économie, car les impôts freineraient la croissance et les restrictions budgétaires mettraient en péril des investissements publics nécessaires, explique l’équipe de la Citi.
Les États-Unis tomberaient automatiquement en récession. La croissance de son produit intérieur brut (PIB) reculerait de 1 % en 2013. Le recul serait de 2,75 % au premier semestre. L’économie stagnerait le reste de l’année.
Dans ces conditions, le taux de chômage atteindrait 9,5 % et se maintiendrait à ce niveau tout le reste de l’année 2014.
Les élus auraient tout intérêt à trouver un compromis pour sortir de l’impasse, selon le rapport de la Citi. Ses économistes développent leurs prévisions selon les recommandations d’un comité spécial (Bowles-Simpson) pour tenter de trouver un compromis bipartisan.
Selon ce scénario, le prix des actions progresserait de 20 %. La croissance de l’économie serait de 3 % durant la première moitié de l’année pour atteindre 4 % pour quelques trimestres. Le taux de chômage descendrait à 7 % en 2014.
Les élus pourraient également décider de reporter les changements fiscaux à une date ultérieure. Selon la Citi, l’économie et le marché de l’emploi seraient épargnés. Pelleter le problème plus loin comporte cependant un risque de fragiliser le système financier. La confiance des investisseurs pourrait s’effriter à mesure que l’endettement public continue de s’accroître.