Les cours du pétrole ont reculé lundi, se maintenant toutefois au-dessus du seuil de 90 dollars le baril dans un marché inquiet pour la demande en brut dans le monde et prudent avant une semaine riche en indicateurs des deux côtés de l'Atlantique.
Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en avril a cédé 56 cents à 90,12 dollars sur le New York Mercantile Exchange (Nymex), après être tombé en cours d'échanges à 89,33 dollars, au plus bas depuis deux mois.
A Londres, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en avril a terminé à 110,09 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE), en baisse de 31 cents par rapport à la clôture de vendredi. Il a glissé plus tôt à 109,58 dollars, son plus bas niveau depuis la mi-janvier.
Après avoir dégringolé sous les 90 dollars, à un niveau plus vu depuis décembre, les cours de l'or noir ont connu une séance indécise.
« Cela montre que le soutien du marché » pour se maintenir au-dessus de ce seuil psychologique « important » est « de moins en moins solide », a estimé Andy Lebow, de Jefferies Bache.
« L'humeur est à la vente et à la baisse. Il n'y a rien (dans les nouvelles) pour inverser la tendance vers le haut », a renchéri Dominick Chirichella, de Energy Management Institute, citant un « contexte économique mondial qui a du mal à décoller », notamment en Chine « après un indicateur manufacturier décevant ».
La production manufacturière chinoise est en effet tombée à son plus bas niveau en cinq mois en février, selon une statistique publiée vendredi, ce qui alimentait les craintes sur le ralentissement économique du géant asiatique.
Pour Phil Flynn, de Price Futures Group, « l'humeur en provenance de Chine est particulièrement maussade » aujourd'hui, les marchés financiers étant également plombés par l'annonce de nouvelles mesures gouvernementales visant à stopper l'envolée des prix dans le secteur immobilier, en partie via une imposition accrue des plus-values réalisées sur la vente d'un logement.
Les courtiers s'inquiètent de l'impact d'une telle mesure sur le secteur de la construction en Chine, et de ses implications pour la demande énergétique du deuxième consommateur de brut au monde.
D'autre part, aux États-Unis, en raison de l'absence d'accord au Congrès entre républicains et démocrates, des coupes budgétaires automatiques représentant quelque 85 milliards de dollars cette année sont entrées en vigueur. Ces restrictions devraient provoquer un recul de 0,5 point de croissance économique, selon les économistes.
Dans ce contexte de craintes pour la demande, les opérateurs seront attentifs cette semaine à une salve d'indicateurs, « notamment dans le secteur de l'emploi aux Etats-Unis », selon Bob Yawger, de Mizuho Securities.
Outre le rapport mensuel sur l'emploi vendredi, seront surveillées selon lui les embauches dans les entreprises privées mercredi et les nouvelles inscriptions hebdomadaires au chômage jeudi.
En Europe, les investisseurs surveilleront particulièrement la décision de politique monétaire de la la Banque centrale européenne (BCE).