Les cours du pétrole ont terminé en baisse jeudi à New York, dans un marché marquant une pause alors que les courtiers s'inquiétaient d'un trop-plein de l'offre de brut aux États-Unis, sur fond de données économiques américaines mitigées, tandis que le brut de Londres a fini en hausse.
Le baril de « light sweet crude » (WTI) pour livraison en mars a terminé à 95,83 dollars, en baisse de 79 cents, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
A Londres, en revanche, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en mars a fini à 117,24 dollars sur l'Intercontinental Exchange (ICE) de Londres, en hausse de 51 cents par rapport à la clôture de mercredi. Il s'est hissé vers 12H30 à 117,83 dollars, un sommet depuis le 14 septembre.
Aux États-Unis, « le marché qui avait été porté par une tendance haussière et avait fait peu de cas de la hausse des réserves de brut aux États-Unis au cours de la semaine précédente, est revenu sur cette information aujourd'hui avec un oeil moins optimiste », a noté Andy Lipow, de Lipow Oil Associates.
Les réserves de brut, qui avaient déjà progressé de près de 9 millions de barils au cours des deux semaines précédentes, ont en effet gonflé de 2,6 millions de barils lors de la semaine achevée le 1er février.
Si cette progression était un peu moindre que celle attendue, elle accentuait les inquiétudes alors que les réserves d'or noir aux États-Unis et à Cushing, qui constitue le principal terminal pétrolier des États-Unis, ont atteint récemment des niveaux records, à plus de 50 millions de barils.
Outre les problèmes rencontrés par l'oléoduc Seaway, dont des travaux d'accroissement de capacité devaient accélérer le désengorgement de Cushing pour transporter le pétrole excédentaire vers les raffineries, nombre d'entre elles « sont en pleine opération de maintenance », a ajouté M. Lipow.
D'autre part, « la nouvelle selon laquelle une panne survenue dans une raffinerie BP à Whiting (Indiana, centre des États-Unis) serait plus longue que prévu », a également pesé sur le brut, a renchéri John Kilduff, courtier pour Again Capital.
Des données mitigées sur l'économie des États-Unis, de mauvais augure pour la demande, n'ont pas manqué d'assombrir un peu plus l'humeur du marché.
Selon une estimation du département du Travail, la productivité des entreprises a enregistré au dernier trimestre 2012 son plus fort recul depuis près de deux ans aux États-Unis.
Les nouvelles inscriptions au chômage ont de leur côté reculé la semaine dernière dans le pays, mais moins que prévu par les analystes.
Le cours du Brent est resté quant à lui soutenu par le regain de tensions géopolitiques au Moyen-Orient. Le guide suprême du régime iranien, l'ayatollah Ali Khamenei a opposé jeudi une fin de non-recevoir à l'offre américaine de négociations directes dans le dossier nucléaire controversé de l'Iran, au lendemain de la confirmation par Washington d'un durcissement des sanctions internationales contre Téhéran.