Les cours du pétrole ont terminé en petite hausse vendredi à New York dans un marché sans animation, suspendu au vote de dimanche en Grèce devant décider de l'avenir du pays en zone euro et, espérait-il, du déclenchement d'un nouveau plan d'assouplissement monétaire.
Le baril de "light sweet crude" (WTI) pour livraison en juillet a progressé de 12 cents par rapport à jeudi, à 84,03 dollars, sur le New York Mercantile Exchange (Nymex).
"Le marché termine vraiment à plat une semaine très pauvre" en facteurs favorables à une hausse des cours, a commenté Rich Ilczyszyn, de iiTrader.com
Les opérateurs sont réservés avant les élections législatives en Grèce, qui doivent élire un nouveau gouvernement à Athènes, dans un contexte de grogne généralisée contre les mesures d'austérités négociées par les bailleurs du pays.
Malgré l'absence de nouveaux sondages à quelques jours du scrutin, les partis pro et anti-austérité seraient au coude à coude lors de ces nouvelles élections législatives qui pourraient déterminer, selon de nombreux observateurs, l'avenir de la Grèce dans l'Union monétaire.
Nombre d'investisseurs craignent une victoire de la coalition de la gauche radicale grecque, emmenée par Alexis Tsipras et son parti Syriza, opposée au plan d'austérité imposé par les bailleurs de fonds du pays en échange de leur aide.
Le marché est animé par des rumeurs selon lesquelles en cas de victoire de la gauche anti-austérité, les grandes banques centrales mèneraient une action concertée pour injecter des liquidités dans les marchés financiers.
"Une mauvaise nouvelle se retournera en bonne nouvelle", a résumé M. Ilczyszyn.
En cas de victoire des partis pro-européens, il faut s'attendre à ce que le marché baisse "car la banque centrale européenne n'agira pas et une action de la Réserve fédérale américaine sera moins probable", a-t-il ajouté.
Pour nombre d'observateurs, l'éventualité d'une action de la Fed a été renforcée par les statistiques décevantes publiées vendredi aux Etats-Unis, a remarqué Andy Lipow, de Lipow Oil Associates. L'activité de l'industrie manufacturière dans la région de New York a chuté en juin, à un niveau nettement inférieur aux attentes des analystes, et le plus bas depuis novembre.
"La poursuite des mauvaises statistiques économiques aux Etats-Unis s'ajoute (à la crise) européenne et au ralentissement en Chine", a commenté Matt Smith, de Summit Energy (Groupe Schneider Electric).