Au Québec, les exportateurs sont de moins en moins confiants en l’avenir, d'après une étude semestrielle d'Exportation et développement Canada (EDC). L'indice de confiance commerciale (ICC) y a reculé de 4,6 points, à 73,6 points, par rapport au printemps 2010.
En ce qui concerne la conjoncture économique intérieure, les exportateurs du Québec sont inquiets. Le printemps dernier, 47% croyaient que la conjoncture économique intérieure resterait la même, mais ils sont maintenant 66% à le penser. Plus inquiétant encore, le pourcentage d’exportateurs qui pensent que la conjoncture s’améliorera est passé de 44% au printemps à seulement 21% cet automne.
L’inquiétude à l’égard de la conjoncture économique mondiale a grandi. Le printemps dernier, 52% des exportateurs pensaient que la conjoncture économique mondiale resterait la même; 65% le pensent actuellement. Le printemps dernier, 40% pensaient que la conjoncture s’améliorerait, mais ils ne sont plus que 20% à le penser maintenant.
Les exportateurs du Québec sont encore prudents à propos des occasions d’affaires internationales, puisque 30% s’attendent à une amélioration au cours des six prochains mois, comparativement à 40% le printemps dernier.
Le Québec suit en cela la tendance dans les autres provinces canadiennes, les autres exportateurs n’ayant guère plus le moral qu’eux. L'ICC du Canada a diminué en un semestre de 4,7 points, à 74,1 points. Cette baisse contraste fortement avec les trois hausses précédentes, de 1,4 point (printemps 2010), 8,9 points (automne 2009) et 7,5 points (printemps 2008). L'indice de l'automne 2008 avait été le plus bas jamais observé, à 61 points.
«La confiance avait atteint un sommet au printemps 2010, grâce à une reprise des ventes à l'exportation et à la résilience de l'économie canadienne. Mais l'optimisme s'est refroidi à la fin de 2010, lorsque les perceptions à l'égard de l'économie canadienne se sont assombries et que les doutes concernant la situation internationale ont augmenté», dit Peter Hall, économiste en chef d'EDC.
Un espoir, le BRICM
L’ICC est composé de 5 sous-indices. Il se trouve qu’ils sont tous à la baisse au Canada : les attentes relatives aux ventes sur le marché canadien, aux ventes à l'exportation, à la conjoncture économique au Canada, à la conjoncture économique mondiale et aux occasions d'affaires internationales au cours des six prochains mois.
Le recul le plus important concerne les perceptions concernant la conjoncture économique. Au printemps 2010, plus de 30% des exportateurs canadiens croyaient que la conjoncture mondiale et la conjoncture nationale s'étaient améliorées, mais aujourd’hui ce pourcentage a fondu de moitié, à 15%.
L'opinion prépondérante (la différence entre les opinions positives et négatives) a nettement baissé pour la composante «conjoncture économique nationale», passant de 44% (presque neutre) au printemps dernier à 18% actuellement. Idem, l'élément «conjoncture économique mondiale» a reculé à 3% par rapport aux 28% du printemps dernier.
C’est bien simple, la confiance des exportateurs a fortement diminué dans tous les secteurs industriels. Ceux qui ont affiché les plus fortes baisses sont les transports et les ressources non minérales, avec des reculs absolus respectifs de 7,4 et 7,1 points.
«Il n'y a pas vraiment de quoi se réjouir dans la dernière enquête, à une exception près : malgré leur pessimisme au sujet de la conjoncture économique, les exportateurs sont relativement enthousiastes à propos des perspectives des ventes internationales», indique M. Hall.
L’économiste en chef d’EDC souligne d’ailleurs que les exportations canadiennes vers les pays dits du BRICM (Brésil, Russie, Inde, Chine, Mexique) ont grimpé de 44% lors du dernier semestre. Du coup, tandis que, le printemps dernier, 19% des exportateurs canadiens prévoyaient que les marchés du BRICM contribueraient le plus aux ventes à l'exportation, 23% le pensent maintenant.