Ne vous méprenez pas sur le déclin du dollar canadien lié à la baisse du pétrole. Le huard est toujours surévalué et cela pèse sur la croissance économique, estiment deux économistes de la Banque CIBC.
Nick Exarhos et Avery Shenfeld, de la CIBC, croient que la devise canadienne est surévaluée de 10%. Cette prime persisterait depuis 2009. «L’effondrement du cours du pétrole a entraîné le dollar canadien avec lui, peut-on lire dans leur note publiée aujourd’hui. Cependant, notre devise est toujours plus chère qu’elle n’en a l’air.»
Cette surévaluation pèse « significativement » sur la croissance, préviennent les économistes. Ils soulignent qu’un dollar fort freine les exportations. Or, les exportations représentent 30% de l’économie canadienne.
Parmi les pays du G7, seule l’Allemagne dépend davantage des exportations. Toutefois, une bonne part des exportations de l’Allemagne se font à l’intérieur de la zone euro, ce qui la rend moins exposée aux aléas des devises que le Canada, précisent M. Exrahos et M. Shenfeld. «Le Canada ne dispose pas de ce coussin. C’est pourquoi les exportations, autres que les ressources naturelles, sont très vulnérables à la force du dollar canadien. »
Pour cette raison, les deux experts s’attendent à ce que la Banque du Canada reste les bras croisés lorsque la Réserve fédérale (Fed) augmentera ses taux d’intérêt aux États-Unis. Cela permettrait au huard de rester bas, même si le prix du baril de pétrole augmente. Ainsi, la surévaluation devrait s’estomper d’ici à la fin de l’année 2016.