L'économie canadienne a crû d'un maigre 1,6 pour cent au troisième trimestre, soit moins rapidement que celle des États-Unis qui a enregistré un gain de 2,3 pour cent pendant la même période, a révélé mercredi la Banque du Canada.
D'après l'institution, la période estivale a été la pire qu'ait connue le pays depuis la fin de la récession et plusieurs facteurs pourraient encore faire dérailler la reprise, dont la guerre des devises ou un effondrement du marché immobilier.
Dans son plus récent Rapport sur la politique monétaire, publié mercredi, la banque centrale a rappelé que le PIB canadien avait augmenté de 5,8 pour cent au premier trimestre et de 2 pour cent au deuxième trimestre.
Ce bon départ devrait permettre au Canada de terminer l'année avec un gain de 3 pour cent du PIB. Mardi, la banque estimait cependant que la croissance ne devrait être que de 2,3 pour cent en 2011.
Malgré des constats inquiétants, les experts de la Banque du Canada soutiennent qu'une nouvelle crise est peu probable. Ils pensent que l'économie retrouvera progressivement la santé d'ici deux ans.
Le gouverneur Mark Carney a fait remarquer que les États-Unis demeuraient en moins bonne posture que le Canada et qu'ils avaient encore beaucoup de chemin à parcourir avant de retrouver leur état d'avant la récession.
"Je ne m'en ferais pas trop avec le troisième trimestre", a-t-il déclaré lors d'un point de presse à Ottawa.
Il a souligné que la demande intérieure au Canada croissait plus rapidement que celles des États-Unis et que cette situation devrait perdurer pendant encore un certain temps.
"Notre plus gros défi, ce sont les exportations nettes. Or _ surprise, surprise _ elles connaissent des difficultés à cause de la faiblesse persistante de l'économie des États-Unis et de la lenteur de leur reprise", a-t-il fait valoir.
Selon lui, le Canada doit faire le nécessaire pour aider les entreprises à améliorer leur productivité. "On doit se concentrer sur le moyen terme, hausser la productivité et s'assurer que le bilan des ménages est viable", a-t-il ajouté.
La banque centrale veillera quant à elle à maintenir l'inflation à un niveau stable et prévisible. Certains facteurs échappent toutefois à son contrôle. C'est notamment le cas de la situation sur le marché mondial des changes.
Cette question doit d'ailleurs fait l'objet de débats lors des rencontres du G8 et du G20 en Corée cette semaine.
La Banque du Canada a d'autre part dit craindre un ralentissement dans le marché immobilier, qui aurait probablement des conséquences néfastes sur la consommation. Les ménages sont en effet très endettés et une diminution de la valeur de leur maison pourrait ébranler leur confiance.