La banque centrale des États-Unis (Fed) reste « assez » inquiète du niveau du chômage dans le pays et compte continuer de faire son possible pour favoriser sa décrue, a déclaré jeudi son président, Ben Bernanke.
« Mes collègues et moi (...) restons assez inquiets du niveau obstinément élevé du chômage, en particulier de celui de longue durée », a déclaré M. Bernanke lors d'un discours à Atlanta, en Géorgie (sud-est) transmis en direct sur internet.
« Nous continuerons d'utiliser les instruments de politique monétaire dont nous disposons pour contribuer à soutenir la reprise économique », a ajouté M. Bernanke.
Le président de la Réserve fédérale a consacré l'essentiel de son allocution à la situation du marché du logement, dont le renforcement de la reprise reste selon lui « un défi capital pour les responsables politiques ».
« À la Réserve fédérale, nous continuerons de faire notre possible pour soutenir la reprise du logement », a-t-il dit.
Le secteur du logement a été à l'origine de la crise financière et économique dans laquelle les États-Unis se débattent depuis plus de cinq ans.
La reprise du marché du logement et de la construction d'habitations est manifeste depuis l'été 2011, mais, selon M. Bernanke, le secteur est « loin d'être tiré d'affaire ».
Le chef de la Fed estime que le renforcement de cette reprise contribuerait à créer un cercle vertueux, alors que la croissance du PIB américaine reste modeste (2,0% au troisième trimestre, selon la dernière estimation officielle) et insuffisante pour faire baisser rapidement le chômage.
En septembre, M. Bernanke estimait encore que le niveau du chômage (qui était alors de 8,1%) était un motif de « grande inquiétude ».
Ses nouveaux propos traduisent l'amélioration de la situation du marché du travail observée depuis lors (le taux de chômage officiel était de 7,9% en octobre) mais aussi les défis qui demeurent sur la route du plein emploi, qui, pour la Fed correspond à un taux de chômage compris entre 5,2% et 6,0%.
La Réserve fédérale maintient son taux directeur quasi nul depuis bientôt quatre ans. En septembre, elle a décidé de se lancer dans un nouveau programme de rachats de titres adossés à des créances immobilières, à un rythme de 40 milliards de dollars par mois, et de le poursuivre tant que la perspective du marché du travail « ne s'améliore pas nettement » et que l'inflation reste maîtrisable.
Ces mesures sont destinées à peser au maximum sur le niveau des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, afin de favoriser la consommation, l'investissement et la reprise du marché immobilier.
Mercredi, la Fed a annoncé qu'elle envisageait d'augmenter ses opérations de rachats de titres sur les marchés à partir de janvier.