La banque centrale des États-Unis (Fed) a annoncé mercredi qu'elle maintenait sa politique de soutien exceptionnel à la reprise économique du pays, à l'heure où la situation en Europe suscite de nouvelles craintes avec la crise bancaire chypriote.
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Notant « un retour à une croissance économique modérée après la pause observée à la fin de l'année dernière », le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) continue néanmoins de « voir des risques de dégradation des perspectives économiques », et a abaissé sa prévision de croissance pour les deux années à venir.
À l'issue de deux jours de réunion à Washington destinés à faire le point sur son action, le Comité, qui a fait en décembre de la lutte contre le chômage sa priorité première du moment, estime que la situation globale de l'économie américaine ne s'est pas améliorée suffisamment pour lui permettre de diminuer son soutien.
Si le marché de l'emploi s'améliore, le chômage (7,7% en février, selon le taux officiel) reste « élevé », ajoute le FOMC, notant également la poursuite du redressement du marché du logement et le maintien d'une inflation faible, mais aussi la cure de rigueur que le pays s'administre.
Comme attendu, la Fed, qui a pour mission s'assurer le plein-emploi et la stabilité des prix, a confirmé la poursuite de ses injections de liquidités dans le circuit financier, au rythme de 85 milliards de dollars nets par mois, jusqu'à nouvel ordre.
À ce sujet, le Comité a légèrement modifié son langage. Il indique que ces injections (sous la forme de rachats d'obligations du Trésor et de titres adossés à des créances immobilières) continueront « jusqu'à ce que la perspective du marché du marché du travail s'améliore nettement dans un environnement de prix stables ».
Le FOMC a également répété son engagement à maintenir le taux directeur de la Réserve fédérale dans la fourchette de 0 à 0,25% qui lui est assignée depuis décembre 2008, « au moins tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5% », si cela ne remet pas en cause son objectif d'inflation à moyen terme (2,0% sur un an).
Toutes ces mesures ont pour but de maintenir une pression maximale sur l'ensemble des taux d'intérêt, du plus court au plus long terme, afin de favoriser l'investissement, la consommation et le marché du logement et, en fin de compte, de hâter la reprise du marché de l'emploi.
Depuis janvier, date de la réunion précédente du FOMC, l'économie américaine semble avoir résisté aux hausses d'impôts entrées en vigueur au début de l'année, mais la mise en oeuvre progressive des restrictions budgétaires depuis le début du mois risque d'entamer le peu d'élan dont elle dispose, et le durcissement de la fiscalité pourrait commencer à faire sentir ses effets sur la consommation au printemps.
La Fed estime désormais que la hausse du PIB américain devrait être comprise entre 2,3 et 2,8% sur un an au quatrième trimestre. Sa fourchette de prévision de croissance précédente, publiée en décembre, courait de 2,3 à 3,0%.
Les membres du FOMC continuent de penser que la croissance devrait se renforcer progressivement, et estiment toujours que le franchissement, à la baisse, de la barre des 6,5% de chômeurs ne devrait avoir lieu qu'en 2015.
Le président de la Fed, Ben Bernanke, donnait en début d'après-midi une conférence de presse pour expliciter au mieux les vues de la Fed.