La banque centrale des Etats-Unis (Fed) a annoncé mercredi qu'elle intensifierait à partir de janvier sa création monétaire pour soutenir la reprise de l'économie du pays en lançant un nouveau programme de rachats d'obligations du Trésor américain à long terme.
Ce nouveau programme se fera "initialement à un rythme de 45 milliards de dollars par mois", a indiqué le Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) dans un communiqué publié à l'issue de deux jours de réunion à Washington.
Ces rachats s'ajouteront aux 40 milliards de dollars de titres adossés à des créances hypothécaires que la Réserve fédérale rachète chaque mois depuis septembre.
Le FOMC indique que la banque centrale poursuivra ces rachats, qui ont pour effet de faire baisser les taux d'intérêt et donc de favoriser la reprise, "tant que la perspective du marché du travail ne s'améliore pas nettement".
Le Comité a d'autre part décidé de lier à trois facteurs économiques concomitants le maintien de son taux directeur entre 0 et 0,25%.
Le taux directeur restera dans cette fourchette, qui est la sienne depuis quatre ans, tant que le taux de chômage restera au-dessus de 6,5%, que les perspectives d'inflation à moyen terme ne dévieront pas de plus d'un demi-point par rapport à l'objectif de la Fed (2,0%) et que "les attentes d'inflation à plus long terme resteront bien arrimées", indique son communiqué.
Cette décision a surpris les analystes. Ceux-ci estimaient dans l'ensemble que le consensus était encore loin d'exister sur ce sujet au sein du FOMC.
La décision de lancer un nouveau programme de rachats d'obligations d'Etat à hauteur de 45 milliards de dollars par mois était en revanche largement attendue.
Ce nouveau programme doit prendre le relais de l'"opération Twist" par laquelle la Fed augmente la maturité moyenne de son portefeuille d'obligations du Trésor, et qui s'achève à la fin du mois.
Pour la banque centrale, le "Twist" consistait à acheter chaque mois pour 45 milliards de dollars d'obligations d'Etat à long terme en même temps qu'elle cède un montant égal de titres identiques, mais arrivant à échéance plus tôt, ce qui fait que ce programme ne s'accompagne pas de création monétaire.
Un membre votant du FOMC, Jeffrey Lacker, s'est opposé aux décisions de ses pairs.