La banque centrale des Etats-Unis (Fed) est prête à intensifier encore un peu plus son soutien monétaire à la reprise de l'économie américaine, a indiqué jeudi son président, Ben Bernanke, laissant entrevoir une action en ce sens dès le 21 septembre.
"La Réserve fédérale dispose d'instruments variés qui peuvent être utilisés pour augmenter son concours financier à l'économie", a déclaré M. Bernanke dans un discours à Minneapolis, dans le Minnesota (Nord des Etats-Unis).
"Nous avons discuté des mérites et des coûts relatifs de ces instruments lors de notre réunion du mois d'août", a-t-il ajouté dans ce discours diffusé par plusieurs chaînes de télévisions.
"Mes collègues du Comité de politique monétaire de la Fed (FOMC) et moi continuerons d'examiner" ces possibilités "à notre réunion de septembre et sommes prêts à employer ces instruments comme il convient pour favoriser une reprise plus forte dans un environnement de prix stables", a-t-il précisé.
Le texte de M. Bernanke est très semblable à celui de son discours de rentrée prononcé le 26 août à Jackson Hole, dans l'Ouest des Etats-Unis.
Mais un passage selon lequel "la plupart des mesures de politique économique pour soutenir la croissance à long terme sont d'un ressort extérieur à celui de la banque centrale" a disparu dans l'allocution de Minneapolis.
La Fed est actuellement divisée sur l'opportunité qu'il y aurait à ce qu'elle agisse davantage pour soutenir la reprise économique américaine, enlisée depuis le début de l'année.
Au risque de décevoir les attentes, M. Bernanke était apparu neutre à Jackson Hole. Son intervention de Minneapolis, quelques jours après la publication de chiffres de l'emploi décevants, laisse penser qu'il penche désormais plus en faveur d'un nouvel assouplissement monétaire que le FOMC pourrait annoncer à l'issue de sa réunion des 20 et 21 septembre.
Sur l'état et les perspectives de l'économie américaine, le chef de la Réserve fédérale a répété dans les grandes lignes ce qu'il avait dit deux semaines plus tôt.
Selon lui, le ralentissement de l'économie a été beaucoup plus fort que prévu, le psychodrame politique sur le relèvement du plafond de la dette publique américaine et la crise en Europe ont nui à la confiance des entrepreneurs et des consommateurs, mais la reprise continue, fragile et très lente.
M. Bernanke estime que la poussée récente d'inflation, provoquée entre autres par le renchérissement des matières premières, devrait s'apaiser, et que la hausse des prix devrait revenir "avec le temps" à "un taux de 2,0%, ou légèrement au-dessous".
Face aux défis actuels, "la Fed fera assurément tout son possible pour aider à retrouver des taux de croissance et d'emploi élevés dans un environnement de stabilité des prix", a-t-il promis, alors que, selon les chiffres officiels, le chômage était encore à 9,1% en août, et que les embauches sont restées au point mort ce mois-là.
Mais il ne faudrait pas pour autant, prévient-il, que les élus, obnubilés par le budget et la dette de l'Etat, coupent trop dans les dépenses publiques.
Pour lui, "parvenir à la viabilité budgétaire à long terme [...] et empêcher le budget d'aller à l'encontre de la reprise actuelle ne sont pas incompatibles".
Le président américain Barack Obama doit présenter jeudi soir un plan de lutte contre le chômage d'un coût évalué par la presse à 300 milliards de dollars.