La Chine a annoncé réduire la pression fiscale sur les petites entreprises, parmi un ensemble de mesures destinées à doper l'activité économique, décrites par des économistes comme « un mini plan de relance ».
Les entreprises dont les ventes ne dépassent pas les 20.000 yuans (2.450 euros) par mois seront exemptées d'impôt sur le chiffre d'affaires et de TVA (taxe sur la valeur ajoutée) à partir du 1er août, a indiqué le gouvernement central dans un communiqué diffusé tard mercredi.
« Les petites entreprises (...) jouent un rôle essentiel pour soutenir le développement économique du pays et renforcer les créations d'emploi », a indiqué le communiqué, précisant que cette exemption fiscale profitera à plus de 6 millions d'entreprises.
D'autres mesures pour stimuler l'activité ont été dévoilées par la même occasion, à la suite d'une réunion tenue par le Premier ministre Li Keqiang.
Le gouvernement va ainsi diversifier les sources de financement pour les projets ferroviaires, en ouvrant le marché aux capitaux privés.
Enfin, des mesures seront prises pour soutenir le commerce extérieur, notamment en simplifiant les procédures de douane et en maintenant le taux de change du yuan à un niveau « raisonnable ».
Les exportateurs chinois se plaignent du renchérissement du renminbi, qui pénalise leurs ventes à l'étranger en rendant leurs produits plus onéreux.
La croissance du Produit intérieur brut (PIB) chinois a ralenti à 7,5% au deuxième trimestre, contre 7,7% au premier trimestre, alimentant les inquiétudes sur l'essoufflement de la deuxième économie mondiale.
Autre signal inquiétant, la production manufacturière chinoise a de nouveau reculé en juillet, enregistrant sa plus forte contraction depuis onze mois, selon un indice provisoire de la banque HSBC publié mercredi.
Pour Lu Ting, économiste chez Bank of America Merrill Lynch, les mesures dévoilées mercredi soir constituent un « mini plan de relance » de la part des autorités.
« L'équipe du Premier ministre Li est sûrement en train de se battre contre la montre pour enrayer le ralentissement de l'économie », a commenté M. Lu dans une note publiée jeudi.
D'ampleur modérée, ces mesures « auront un impact limité à court terme » pour stimuler la consommation « mais elles peuvent certainement aider à redonner confiance » aux acteurs économiques, a-t-il estimé.
« Ce n'est clairement pas un plan de relance massif" mais simplement un coup de pouce « destiné à stabiliser la croissance, plutôt qu'à provoquer un fort rebond de l'économie », a abondé Ma Xiaoping, économiste chez HSBC, interrogé par l'AFP.
Au plus fort de la crise financière, Pékin avait lancé en 2008 un gigantesque plan de relance de 4.000 milliards de yuans (490 milliards d'euros) pour soutenir l'économie chinoise.
Mais la nouvelle équipe de dirigeants, menée par le président Xi Jinping, a explicitement exclu de recourir à de nouvelles injections de liquidités de grande ampleur dans l'économie cette année, préférant se concentrer sur les réformes structurelles.
« Ce ne serait pas correct d'interpréter (les mesures annoncées mercredi) comme un revirement de la politique » du gouvernement, a déclaré Mme Ma, les jugeant plutôt en ligne avec des mesures de soutien économique déjà adoptées.
Au quatrième trimestre 2012, l'agence de planification chinoise (NDRC) avait ainsi donné son feu vert à de multiples projets d'infrastructures, dont des lignes de chemin de fer et des aéroports, pour un montant total de 7.000 milliards de yuans (857 milliards d'euros) selon les médias officiels chinois.
Le gouvernement avait par ailleurs lancé à titre expérimental un programme pilote destiné à financer à moindre coût les PME dans la région de Wenzhou (est), comme alternative aux officines pratiquant des taux usuriers.