La décision de la Banque du Canada d’élever son taux directeur d’un quart de point de pourcentage est à peine annoncée que les économistes tentent déjà de deviner ce que fera la banque centrale en octobre.
Bien qu’ils ne s’entendent pas tous, la majorité des économistes semblent croire à un arrêt temporaire de la détente du marché monétaire. «Le prolongement des difficultés économiques aux États-Unis incitera certainement la Banque du Canada à réviser à la baisse son scénario économique lors de la publication de son Rapport sur la politique monétaire en octobre prochain», écrit Benoit P. Durocher, économiste principal du Mouvement Desjardins, dans une note publiée aujourd’hui.
«À notre avis, les autorités monétaires pourraient dans ces circonstances juger plus prudent de procéder dès octobre à une pause dans leur cycle de resserrement monétaire, ajoute M. Durocher. La poursuite du resserrement monétaire pourrait être envisagée au printemps prochain, soit lorsque les perspectives économiques nord-américaines seront plus solides.»
Dans son communiqué, la banque centrale a noté le ralentissement de la croissance canadienne et les difficultés que connait l’économie américaine. L’institution fédérale indique toutefois que l’inflation a évolué conformément à ses attentes.
«Les préoccupations émises sur l’économie envoie le signal que la Banque du Canada à l’intention d’attendre avant d’élever son taux directeur à nouveau», affirme Michael Woolfolk, qui suit le marché monétaire pour BNY Mellon à New York.
Douglas Porter, économiste en chef de BMO marchés des capitaux, est d’un autre avis. Selon lui, la banque centrale conserve un préjugé favorable à une hausse des taux d’intérêt. «La décision d’aujourd’hui semble démontrer qu’il faudrait un ralentissement plus sévère pour décourager la Banque du Canada.»
La Banque du Canada annoncera sa décision le mardi 19 octobre prochain. Elle dévoilera ses prévisions économiques le 21 octobre.