L'économie canadienne a semblé prendre de la vigueur, à la surprise de plusieurs observateurs, en affichant une croissance supérieure aux attentes pour les deux premiers mois de l'année, ce qui pourrait forcer plusieurs analystes à revoir leurs faibles prévisions pour 2013.
Statistique Canada a fait état mardi d'une croissance de 0,3% du produit intérieur brut (PIB) en février, ce qui est essentiellement la première bonne nouvelle économique en plusieurs semaines. En outre, l'agence gouvernementale a révisé à la hausse son calcul de la production de janvier précédemment annoncée, qui passe ainsi de 0,2% à 0,3%.
« Nous pouvons non seulement nous réjouir du résultat de février, mais aussi de la révision de janvier, et maintenant nous avons un premier trimestre qui semble raisonnablement bon », a observé l'économiste en chef de la Banque CIBC, Avery Shenfeld.
Les analystes misent sur des taux de croissance allant jusqu'à 2,5% pour les trois premiers mois de l'année, un rythme qui en ferait le plus fort en plus d'un an.
C'est environ ce qu'avait prévu la Banque du Canada avant qu'une série d'indicateurs décevants ne laisse croire que l'économie du pays était toujours embourbée dans les mêmes problèmes que pendant la deuxième moitié de 2012, lorsque la croissance avait atteint en moyenne 0,7%. La banque centrale a récemment révisé sa prévision pour le premier trimestre et s'attend maintenant à une croissance de 1,5%.
Mais selon M. Shenfeld, les résultats laissent croire qu'une partie de la récente faiblesse, particulièrement dans le secteur des ressources, était attribuable à des difficultés de production temporaires.
Ce secteur a fortement rebondi de 2,2% en février, stimulé par l'activité des mines et des carrières et l'extraction de pétrole et de gaz. Il s'agissait d'un cinquième mois consécutif de croissance pour ces industries.
En outre, le secteur de la fabrication a quant à lui progressé de 0,8% en février, après avoir pris 0,6% le mois précédent.
Malgré tout, il n'est pas temps « de sabler le champagne », a estimé l'économiste Leslie Preston, de la Banque TD.
« La croissance des États-Unis semble avoir ralenti un peu au deuxième trimestre et nous croyons que le Canada a encore une longue route devant lui pour renouer avec le genre de croissance qui justifierait une intervention de la Banque du Canada, particulièrement avec une inflation qui reste modeste. »
Selon M. Shenfeld, ce bon début d'année pourrait faire croître le PIB d'environ un ou deux dixièmes de point par rapport aux prévisions précédentes d'environ 1,5% pour l'année. Cela reste inférieur au niveau de deux pour cent que la Banque du Canada considère comme la vitesse de croisière de l'économie.
Parmi les secteurs en hausse pour le mois de février se trouve celui de la production de biens durables, qui a pris 0,7%, ainsi que ceux de l'équipement de transport, des produits minéraux non métalliques et des produits informatiques et électroniques. La production de biens non durables a avancé d'un pour cent.
Les secteurs de la construction, des services publics et de l'agriculture et de la foresterie ont avancé, tandis que la production des industries des services a progressé de 0,1%, essentiellement grâce à la croissance des arts et du divertissement, du secteur public et du secteur de la finance et des assurances.
En revanche, l'hébergement et les services de restauration, les services administratifs et professionnels ainsi que le commerce de gros se sont repliés.