La banque américaine JPMorgan Chase va supprimer des milliers d'emplois d'ici fin 2014 dont 4 000 cette année, les départs se concentrant dans la banque de détail où elle automatise ses activités et allège son dispositif de traitement des défauts sur les prêts.
La banque, première des États-Unis en termes d'actifs, va éliminer au total 4 000 emplois en 2013, principalement dans sa division de banque de détail, et essentiellement par non remplacement des départs naturels, a-t-elle indiqué mardi.
Cela représente 1,5% des effectifs du groupe, qui s'élevaient à près de 259 000 personnes fin 2012. JPMorgan Chase met ainsi un coup d'accélérateur dans ses réductions de postes, qui n'ont atteint qu'un peu moins de 1 200 personnes sur l'ensemble de 2012.
Grâce aux mesures annoncées mardi, JPMorgan Chase compte économiser autour d'un milliard de dollars en 2013, a indiqué sa directrice financière Marianne Lake lors d'une journée d'investisseurs.
La banque de détail va faire l'objet de coupes sombres: 16 000 à 19 000 emplois vont être supprimés au total dans la division d'ici fin 2014, dont 13 000 à 15 000 dans les activités de prêts hypothécaires.
« Nous espérons donner de nouveaux emplois dans JPMorgan Chase à autant de personnes que possible mais les départs naturels ne suffiront pas » et des licenciements sont donc à prévoir, a précisé une porte-parole interrogée par l'AFP.
Les dirigeants de la banque et les porte-parole n'ont toutefois pas détaillé les baisses d'effectifs nettes prévues en 2014.
JPMorgan est la dernière banque de Wall Street en date à trancher dans ses effectifs, même si elle se porte mieux que la plupart de ses consoeurs.
En janvier, Morgan Stanley avait décidé de 1 600 suppressions de postes, Citigroup en a annoncé 4 500 en décembre. Bank of America, la banque américaine qui a le plus de mal à se remettre de la crise, avait pour sa part lancé une vaste restructuration en 2011 qui incluait la suppression de 30 000 postes sur plusieurs années.
En Europe aussi, le secteur bancaire en proie à la crise de la dette et au scandale du libor, entre autres, fait une cure d'amaigrissement.
Les banques ont dû embaucher des milliers de personnes pendant la crise pour gérer un véritable raz-de-marée de défauts de paiements. Alors que le marché immobilier s'est redressé, les défauts se tarissent et les banques comme JPMorgan ou Bank of America réduisent leurs effectifs dans ces secteurs d'activité.
D'autres réductions d'effectifs vont également avoir lieu en banque de détail alors que JPMorgan compte sur une plus grande automatisation des transactions bancaires: augmentation des dépôts par appareils mobiles, des dépôts de chèques ou espèces par distributeurs automatiques, etc.
Malgré les coupes annoncées, la banque compte ouvrir 200 agences d'ici fin 2014, mais elles seront plus petites que par le passé. Le personnel des agences va diminer de 20% d'ici 2015 grâce à des départs naturels.
Au total, JPMorgan Chase table sur 59 milliards de dollars de dépenses pour l'exercice en cours contre 60,1 milliards de dollars en 2012.
Lors de l'introduction de la journée d'investisseurs, le PDG Jamie Dimon a souligné que la banque avait la possibilité de faire d'« énormes économies d'échelles », notamment en ce qui concerne l'exécution et la compensation des transactions (back office).
La banque américaine a dégagé l'an dernier un bénéfice net en hausse de 12% à 21,3 milliards de dollars, malgré une perte de 6 milliards de dollars environ à cause de paris risqués sur des dérivés de crédit qui ont mal tourné, l'affaire dite de « la baleine de Londres », révélée en mai.
En termes de chiffre d'affaires, la banque a fait moins bien que prévu en 2012 avec une légère baisse à 97 milliards de dollars contre 97,2 milliards en 2011.
L'action JPMorgan reculait de 1,17% à 47,14 dollars à la mi-séance.