Le chausseur de luxe Jimmy Choo va entrer à la Bourse de Londres et pourrait y lever l'équivalent de 250 millions d'euros, afin de financer son expansion sur les prometteurs marchés asiatiques.
Sa maison-mère, JAB Luxury, a annoncé mardi qu'elle allait mettre sur le marché londonien un quart des actions du groupe, dont les chaussures sont portées par des personnalités comme Michelle Obama, Kate Middleton, Nicole Kidman et Lady Gaga.
Ces chaussures de prêt-à-porter ont aussi fait des apparitions remarquées dans la série télévisée «Sex and the City».
D'après une source proche du dossier, les titres pourraient être mis en vente dès la fin octobre et la transaction pourrait rapporter jusqu'à 200 millions de livres (250 millions d'euros).
Cette société fondée en 1996 par le designer d'origine malaisienne Jimmy Choo et une éditrice du magazine de mode Vogue Tamara Mellon pourrait dès lors valoir quelque 800 millions de livres (plus d'un milliard d'euros).
L'aventure avait débuté par l'ouverture d'un magasin à Londres, où la société est restée basée. Elle possède aujourd'hui 120 magasins et en gère 50 supplémentaires en franchise, dans 34 pays du monde, particulièrement en Europe et aux États-Unis, et compte ouvrir de 10 à 15 nouvelles boutiques par an.
«Nous voulons désormais accélérer notre développement en Asie», a expliqué à l'AFP le directeur général de Jimmy Choo, le français Pierre Denis.
Secteur «en pleine expansion»
Secteur «en pleine expansion»
Le groupe cible particulièrement le Japon, immense marché pour l'industrie du luxe depuis longtemps, et la Chine, où une population de plus en plus nombreuse peut désormais accéder au haut de gamme.
Ces chaussures de prêt à porter haut de gamme se vendent entre 450 et 2.000 euros, ce qui selon M. Denis constitue un «prix d'accès intéressant» pour des souliers toujours fabriqués à la main en Italie.
Il a souligné que le segment de la chaussure de luxe était «en pleine expansion» dans le monde, tout comme celui des accessoires, comme les sacs à main et les foulards, dont la popularisation est facilitée par la diffusion de photos de soi sur les réseaux sociaux, l'ensemble encourageant chacun à vouloir se «créer un look».
La mise sur le marché de parts de cette société va «étendre notre réputation et renforcer notre présence», a espéré aussi M. Denis, ancien responsable du numéro un mondial du luxe LVMH.
Lors de son exercice comptable 2013, le groupe Jimmy Choo a réalisé un chiffre d'affaires de 281,5 millions de livres (358 millions d'euros), en forte hausse de 16% sur un an.
Pendant la même période, son bénéfice brut d'exploitation a légèrement grimpé pour sa part de 1,7%, à 46,9 millions de livres.
La société Jimmy Choo avait été cédée à des fonds d'investissements dès 2001 et était contrôlée à 83% par le groupe TowerBrook depuis 2007, avant d'être reprise par la société d'investissement suisse Labelux en mai 2011 pour plus de 500 millions de livres.
Dans le cadre d'une restructuration interne, Labelux a depuis disparu et les actifs qui étaient placés sous son aile sont désormais directement gérés par leur propriétaire, JAB Luxury, qui possède aussi les chaussures Bally.
«Depuis que Jimmy Choo a été racheté par JAB Luxury en 2011, il a bénéficié d'investissements importants et est désormais paré pour grandir», a conclu le président du chausseur, Peter Harf.