Les multiples hommages rendus à Jack Layton, le chef du Nouveau Parti démocratique (NPD) décédé lundi matin, n’ont pas manqué de souligner son engament social. L’homme politique laissera aussi un héritage économique «historique» à son parti, ajoute François Vincent, analyste des politiques, Fédération canadienne de l'entreprise indépendante (FCEI), en entrevue à LesAffaires.com
Sous la gouverne de M. Layton, jamais le parti n’aura porté une oreille aussi attentive au besoin des entrepreneurs et des petites entreprises, estime M. Vincent, qui qualifie cette orientation d’historique pour le parti fondé en 1961.
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«Nous avons senti une écoute plus grande de la part de ce parti, note-t-il. Le NPD a été le premier parti à répondre à notre questionnaire durant la campagne électorale. M. Layton nous a répondu personnellement par vidéo. Avec l’actuel premier ministre, Stephen Harper, il est le seul à l’avoir fait.»
Durant la dernière campagne électorale, le NPD aura même abordé certains des enjeux chers aux membres de la FCEI. «Selon un sondage, nos membres avaient deux priorités : la baisse du fardeau fiscale et la réduction de la paperasserie. M. Layton avait promis d’abaisser le taux d’imposition des PME de 11% à 9% et il avait pris des engagements pour réduire la paperasserie. »
Le programme prônait aussi l’adoption d’un code de conduite pour les sociétés émettrices de carte de crédit. La FCEI a dénoncé à plus d’une reprise les frais que ses sociétés exigeaient aux petites entreprises.
Le président du Conseil du patronat du Québec, Yves-Thomas Dorval, a senti lui aussi que le NPD tendait davantage l’oreille aux préoccupations des entreprises. «On a effectivement senti une écoute plus grande, ajoute-t-il. Cette ouverture s’est davantage manifestée à l’endroit des petites entreprises.»
Dans les différents médias canadiens, les commentateurs politiques s’entendent pour dire que Jack Layton avait œuvré à recentrer le discours politique de son parti afin de lui donner accès au pouvoir. Le discours économique plus sensible aux petites entreprises fait partie de cet héritage.
Outre les positions mentionnées par la FCEI. Le parti de M. Layton avait promis des crédits d’impôt pour encourager la création d’emploi. Il souhaitait aussi ramener le taux d’imposition des entreprises à son niveau de 2008, soit 19,5%.