Les gestionnaires de fonds communs de placement devraient transférer leurs actifs des actions vers les liquidités, car les marchés risquent de plonger si le stimulus de la Réserve fédérale (Fed) déçoit, prévient Don Rich, vice-président de la stratégie d’investissement chez Manuvie. La Fed, qui clarifiera ses intentions la semaine prochaine, n’ira pas assez loin, selon lui.
PLUS : François Pouliot: Les États-Unis jouent leur dernière carte
PLUS : Réveille-matin : des mesures timides de la Fed découragent les marchés
L’espoir que la Fed rachètera de la dette américaine a permis au S&P 500 de s’apprécier de 13% depuis le 31 août. Or, cette tendance risque de se renverser si les prévisions des investisseurs s’avèrent erronées. «La conjoncture est mauvaise, affirme M. Rich à un journaliste de l’agence de presse Bloomberg. Il n’y a pas d’investissement refuge. Retirez autant d’argent que vous le pouvez et attendez pour un moment.»
M. Rich recommande de se retrier des marchés plus volatils d’abord, soit Shanghai, Singapour et Taiwan. Il ajoute que les problèmes de l’Europe mis à jour au printemps ne sont pas terminés, même s’ils n’accaparent plus le centre de l’attention.
Ce matin, le Wall Street Journal révèle les grandes lignes de ce que devrait annoncer la Fed la semaine prochaine. La banque centrale achètera vraisemblablement pour quelques centaines de milliards de dollars en obligations américaines durant une période de plusieurs mois. Cette mesure contraste avec le rachat de près de 2 G$US au cours de la crise financière.
Les membres de la banque centrale veulent éviter d’imposer un trop gros choc sur les marchés avec une mesure trop musclée. Il s’agit d’un véritable travail d’équilibriste auquel doit se prêter son président Ben Bernanke. S’il la mesure est trop musclée, les investisseurs l’accuseront de paniquer. Si elle est trop timide, les marchés pourraient connaître une sérieuse rebuffade. D’ailleurs, les investisseurs s’attendent à une intervention et le prix des actions en prend compte.
L’autre incertitude demeure le fait que M. Bernanke pourrait dévoiler une mesure ajustable, dont il est impossible de prévoir la nature. Une telle approche pourrait rendre les investisseurs nerveux.
En conférence, M. Bernanke a donné l’exemple d’un golfeur qui aurait un nouveau fer droit et qui devrait s’ajuster à son nouvel instrument. En procédant ainsi, la Fed veut se donner la marge de manœuvre pour renforcer ou même arrêter ses mesures, selon l’état du marché du travail et de l’inflation.