Le fabricant américain de pneumatiques Goodyear est repassé dans le rouge au premier trimestre, plombé par des charges exceptionnelles et un environnement économique difficile qui va également faire reculer ses ventes sur l'ensemble de l'année, a-t-il annoncé vendredi.
Le groupe a accusé entre janvier et fin mars une perte nette de 11 millions de dollars, à comparer à un bénéfice de 103 millions sur la même période un an plus tôt.
Hors éléments exceptionnels, dont une lourde charge de refinancement, le groupe affiche toutefois un bénéfice de 34 cents par action, très au-delà des 7 cents qu'attendaient les analystes.
Le chiffre d'affaires a progressé de 2% pour atteindre 5,5 milliards de dollars, un niveau que le groupe qualifie de "record" mais qui est également une déception pour le marché, qui espérait le voir grimper jusqu'à 5,83 milliards.
Les volumes vendus ont reculé de 8% à 48 millions d'unités, reflétant "une demande faible sur beaucoup de marchés".
"Vu la solide performance du groupe sur les prix, nous pensons que la réaction du marché devrait être positive", estimaient les analystes de la Deutsche Bank.
En fait, le marché a semblé sanctionner l'annonce de la baisse des volumes de vente. L'action chutait de 5,54% à 11,26 dollars vers 12h30.
Goodyear a invoqué un rythme de croissance dans le secteur mondial des pneumatiques "plus lent que prévu précédemment, en raison de la faiblesse économique persistante sur plusieurs marchés" et prévient qu'en conséquence, le volume de ses ventes annuelles devrait être en baisse de 2%.
Son PDG, Richard Kramer, se dit malgré tout "content" des résultats, et notamment d'un "résultat opérationnel solide", doublé en Amérique du Nord.
"Notre équipe a enregistré ces résultats en étant confrontée à un environnement difficile et des coûts élevés des matières premières", a-t-il souligné.
Le groupe a enregistré "des résultats favorables en Amérique du Nord, en dépit d'un environnement économique faible", a-t-il souligné. Mais "comme prévu, les résultats de l'Europe, du Moyen-Orient et de l'Afrique ont été affectés par des conditions économiques faibles, qui restent incertaines, et un hiver chaud".
"Nous nous préparons à une croissance des volumes en 2013, après une stagnation l'an dernier et un léger déclin cette année", a précisé le directeur financier, Darren Wells, lors d'une téléconférence avec des analystes.
Par ailleurs M. Kramer a été interrogé sur la situation en France, où Goodyear se heurte à l'opposition de la CGT pour arrêter la production de pneus de tourisme à Amiens-Nord, en supprimant 817 postes (sur les 1.300 que compte le site), tout en cédant une activité de pneus agricoles à Titan.
"Le climat syndical est très difficile en France", a-t-il dit. "Nous continuons à avancer, on a fait des progrès, mais franchement il est difficile à ce stade de fixer des échéances, et nous allons continuer à explorer toutes les alternatives".