Le constructeur américain General Motors supprimera plus de 600 emplois à son usine d'assemblage CAMI à Ingersoll, en Ontario, a indiqué vendredi le syndicat du secteur privé au Canada, Unifor.
L’annonce de la mise à pied de plus de 600 travailleurs de l’usine CAMI – GM est une trahison et illustre à quel point l’ALÉNA est un accord terrible pour les emplois canadiens, attaque d'emblée le syndicat Unifor.
«Cette décision pue la cupidité de l’entreprise. Elle n'est pas basée sur les ventes. C'est un autre exemple qui illustre comment les emplois de qualité sont transférés à l'extérieur du Canada pour utiliser une main-d’œuvre bon marché au Mexique, et Unifor va se battre pour empêcher que cela arrive», a déclaré Jerry Dias, président national d'Unifor.
News to lay off more than 600 workers at CAMI-GM is a betrayal & shows why NAFTA is a terrible deal #cdnpoli #canlab https://t.co/cNOpmbdXjG
— Jerry Dias (@JerryPDias) 27 janvier 2017
Les modèles Equinox et Terrain sont des véhicules extrêmement populaires et, compte tenu de la demande actuelle du marché, rien ne semble justifier les mises à pied à l’usine de CAMI.
L’annonce d’aujourd’hui à Ingersoll va entraîner une perte non justifiée de 625 emplois, selon Unifor. L’usine CAMI–GM ne faisait pas partie des négociations avec les trois fabricants d’automobiles de Detroit qui ont eu lieu l’automne dernier.
«Négociations lors desquelles Unifor a réussi à garantir une solide présence dans le secteur de l’automobile et plus de 1,5 milliard de dollars en investissements destinés à la production et aux emplois», souligne le communiqué du syndicat.
GM Canada emploie directement environ 8 400 employés, 6 500 à taux horaire et 1 900 salariés. L'usine de montage CAMI occupe actuellement 2880 personnes.
Appel au gouvernement
Tout en exprimant la totale détermination du syndicat à tout faire pour ses membres, Jerry Dias a souligné que l’annonce devrait être la goutte qui fait déborder le vase pour le gouvernement fédéral, et il réclame une intervention rapide.
«L’annonce de CAMI est le parfait exemple de tout ce qui ne va pas avec l’ALÉNA, cet accord doit être renégocié. Il est impératif que nous disposions de règles commerciales qui contribuent à garantir des emplois de qualité au Canada», a affirmé le président national.
Unifor demande au premier ministre Trudeau d’établir des mécanismes pour restaurer un équilibre sur le plan des emplois et des investissements pour protéger l’économie canadienne et l’industrie de l’automobile au Canada. Unifor demande aussi au gouvernement fédéral d'intervenir et d'agir vigoureusement pour protéger les emplois.
Aucune surprise
GM Canada a dit avoir informé à l'avance Unifor de la façon dont les changements de produits affecteraient les employés de trois usines ontariennes, a indiqué une porte-parole du groupe à l'agence Presse canadienne, ajoutant qu'il continuerait à travailler avec le syndicat pour aider à gérer cet ajustement.
Questionné sur d'autres mises à pied dans d'autres installations en Ontario, GM Canada assure que l'annonce de vendredi n'était liée qu'à «un impact sur l'emploi à CAMI en raison d'un changement d'un vieux modèle Equinox à un Equinox de nouvelle génération».
Mathew Palmer, porte-parole de GM, a assuré à l'Agence France Presse que les suppressions de postes n'ont rien à voir avec la délocalisation du Terrain au Mexique. L'usine doit commencer à assembler en juillet le nouveau modèle Chevrolet Equinox.
Il y a deux semaines, GM avait annoncé le transfert au Mexique de la chaîne d'assemblage du Terrain, sans préciser les conséquences sociales de cette mesure.
L'annonce survient un an après que GM a annoncé un investissement de 560 millions de dollars canadiens au Canada, dont 190 millions pour le ré-outillage de la chaîne d'assemblage de l'usine CAMI.
Le ministre canadien du Développement économique, Navdeep Bains, s'est dit vendredi «préoccupé par l'impact de ces pertes d'emplois pour les travailleurs et leurs familles». Il s'est cependant montré «optimiste pour l'avenir et la force de l'industrie automobile du Canada¢.