Une nouvelle décélération de l’inflation dans plusieurs pays avancés a ramené des craintes de déflation, observe Desjardins Études économiques. Toutefois, rien n’indique que les États-Unis ou le Canada connaîtront une baisse des prix à la consommation.
Le taux annuel d’inflation pour l’ensemble des pays de l’OCDE est descendu à seulement 1,3% en octobre, poursuivant ainsi une tendance baissière, constatent François Dupuis et Mathieu D’Anjou, auteurs de la note économique de Desjardins publiée mardi.
«L’inflation est même récemment descendue en dessous de 1% en zone euro et au Canada, une situation inconfortable pour les banques centrales», écrivent-ils.
Néanmoins, une véritable déflation est un phénomène très rare dans les économies modernes qui ne survient pas sans raison. «Il est difficile d’imaginer qu’une économie pourrait tomber en déflation sans une contraction marquée de la demande, du crédit ou de la masse monétaire».
Alors que l’économie et le marché du travail connaissent une reprise et que les prix des maisons affichent des progressions annuelles de plus de 10%, «le contexte économique d’aujourd’hui aux États-Unis ne cadre aucunement avec une déflation», concluent les économistes.
Idem pour le Canada
Idem pour le Canada
Au Canada aussi, rien n’annonce que l’économie se dirige vers une véritable déflation puisque la croissance économique se poursuit et que les conditions financières sont très favorables, notent MM. Dupuis et D’Anjou.
«En ce moment, seul un effondrement spectaculaire du secteur immobilier risquerait de pousser l’économie canadienne en déflation, mais jusqu’à maintenant, le ralentissement de l’immobilier semble vouloir se faire en douceur», lit-on dans la note.
Dans ce contexte, il est prématuré d’envisager une baisse des taux directeurs au Canada, disent les économistes. «Le fait que les anticipations d’inflation restent bien ancrées aux environs de 2%, (…), limite aussi le risque de déflation».
Compte tenu de l’adoucissement du discours des autorités monétaires et des perspectives assez faibles concernant la croissance économique et l’inflation, la Banque du Canada pourrait patienter un peu plus longtemps que prévu avant de rehausser ses taux directeurs, estiment les économistes.
«La première augmentation du taux cible des fonds à un jour pourrait donc ne pas être décrétée avant septembre 2015», concluent-ils.