La tendance de reprise de la construction de logements se confirme aux États-Unis, en dépit d'une baisse de l'activité en mai, selon des chiffres publiés mardi à Washington par le département du Commerce.
Les mises en chantier de logements ont chuté en mai de 4,8% par rapport à avril, en données corrigées des variations saisonnières, a indiqué le ministère.
Son indicateur s'est établi à 708 000 départs de chantiers en rythme annualisé ce mois-là, soit moins que le pensaient les analystes dont la prévision médiane le donnait à 719 000.
Le niveau de la construction est revenu à ce qu'il était en mars à cause du logement collectif, qui fluctue beaucoup d'un mois sur l'autre, et où les départs de chantier ont reculé de 24,2% par rapport à avril.
La construction de maisons individuelles a progressé, elle, pour le troisième mois d'affilée, de 3,2%.
Signe de l'amélioration du secteur, la construction totale de logements a progressé en mai de 28,5% en glissement annuel.
Le gouvernement a revu en forte hausse ses chiffres des deux mois précédents, et Ellen Zenter, analyste de la maison de courtage Nomura, insiste sur le fait que l'indicateur du ministère apparaît désormais supérieur à 700 000 mises en chantier en rythme annualisé depuis janvier.
Autre signe confirmant la reprise, l'horizon se dégage progressivement pour les promoteurs puisque le nombre de permis de construire délivrés par les autorités a progressé de 7,9% par rapport à avril et de 25,0% sur un an.
Il s'est établi à 780 000 autorisations de construire en rythme annualisé, son niveau le plus élevé depuis septembre 2008. C'est bien plus que ce que donnait la prévision médiane des analystes (725 000).
"Le chiffre clef" aujourd'hui "est celui des permis, pas celui des mises en chantier", estime Patrick Newport du cabinet IHS Global Insight, pour qui "les permis sont mieux mesurés que les départs de chantiers, ne sont pas influencés par le temps qu'il fait, et sont tournés vers l'avenir".
C'est aussi l'avis de Peter Newland, de la banque Barclays, qui continue "de prévoir une amélioration progressive de la construction de logements dans les mois qui viennent". Selon lui, l'investissement dans le logement devrait soutenir, faiblement, la croissance du PIB [américain] au second semestre."
Pour les analystes du cabinet RDQ Economics, "la construction de logement commence à se redresser à un rythme acceptable", et rien dans les chiffres publiés mardi par le gouvernement "ne permet de penser qu'une telle assertion soit trop optimiste".
"En résumé, note leur confrère Ian Shepherdson, du cabinet HFE, la reprise naissante de la construction semble ne pas avoir été affectée par l'affaiblissement récent de la plupart des autres indicateurs économiques".