Les ventes au détail ont nettement reculé aux États-Unis en mars, sans pour autant effacer totalement les effets de leur forte progression de février, selon des chiffres publiés vendredi à Washington par le département du Commerce.
L'indice des ventes des détaillants et des restaurants établi par le ministère a baissé de 0,4% par rapport au mois précédent, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrés, alors que la prévision médiane des analystes le donnait stable.
C'est son recul le plus fort en neuf mois.
En février, les ventes avaient augmenté de 1,0%, précise le gouvernement, qui a revu en baisse de 0,1% son estimation initiale.
Les données officielles montrent que l'indice, qui n'est pas corrigé des variations de prix, a pâti de la baisse de ceux de l'essence, et du recul des ventes de voitures (-0,6%), secteur soumis à des fluctuations fortes d'un mois sur l'autre.
Exception faite de l'automobile et des pompes à essence, les ventes au détail ont reculé en mars pour la première fois depuis octobre, de 0,1%, après avoir augmenté de 0,3% en février, indique le ministère.
Au total, sept des treize composantes de l'indice ont baissé en mars, le recul le plus fort, après les pompes à essence, ayant été relevé dans les magasins d'électronique et d'électroménager (-1,6%), selon les données officielles.
Le gouvernement indique d'autre part que les ventes au détail ont progressé de 2,8% en glissement annuel en mars.
Les chiffres des ventes au détail donnent une première idée de l'évolution des dépenses de consommation des ménages, moteur traditionnel de la croissance économique américaine. Ils ne fournissent néanmoins qu'une information très partielle dans la mesure où les Américains consomment surtout des services.
Leur publication a poussé les économistes de la banque Barclays à revoir à la baisse leur estimation de la croissance du PIB des États-Unis au premier trimestre: ils estiment désormais, comme leurs confrères de Macroeconomic Advisors, que celle-ci s'établira à 3,0% (contre 0,4% au quatrième trimestre).
Néanmoins, ces deux établissements tablent sur un ralentissement marqué de la croissance au printemps, à 1,5% pour le premier, et 1,2% pour le second.
Pour Joel Naroff, de Naroff Economic Advisors, il est possible que l'effet des hausses d'impôts entrées en vigueur au début de l'année « commence à se faire sentir » sur la consommation, qui avait fait preuve jusque-là de résistance.
Selon l'estimation provisoire de l'indice de confiance des consommateurs américains publié vendredi par l'Université du Michigan, le moral des ménages affiche un net recul et est tombé pour avril à son niveau le plus faible depuis l'été 2012.