Les idées de la Coalition Avenir Québec (CAQ) sont «embryonnaires» et doivent encore être étoffées davantage pour répondre aux défis qui se présentent dans le milieu de l’éducation, a dit Jacques Ménard, président de BMO Groupe financier, en marge d’un discours devant les membres de la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
«Je ne vois pas de réflexion profonde, même si c’est fait de bonne foi, commente M. Ménard. Je serais très étonné que les solutions proposées, à elles seules, aient un impact sur la performance scolaire.»
La CAQ, dirigée par l’ex-ministre péquiste François Legault, a fait de l’éducation l’un des principaux pans de son discours politique. Le nouveau parti propose entre autres d’abolir les commissions scolaires, d’augmenter le salaire des enseignants de 20% et d’évaluer leur performance.
Connu pour sa promotion de la lutte au décrochage, M. Ménard, pour sa part, ne s’enthousiasme pas pour les propositions de la CAQ, même si son chef partage son désir de valoriser l’éducation. «Je n’ai pas vu une analyse qui m’a impressionné jusqu’ici, répond-il. Il faut éviter la pensée magique. Éliminer les commissions scolaires pour donner une autonomie plus grande aux écoles, je pense que c’est une vision de l’esprit. Les commissions scolaires auront un rôle à jouer afin d’articuler les réalités qui correspondent à leur milieu respectif. »
Pour l’homme d’affaires, l’enjeu se situe du côté des mentalités individuelles plutôt que dans les débats de structures. «Je préfère m’attarder à la communauté, ajoute-t-il. Il faut changer les mentalités à propos de l’éducation. Abolir les commissions scolaires ne changera rien aux résultats.»
Dans son discours qui s’est terminé par une ovation, M. Ménard a invité la communauté d’affaires à contribuer à la réussite scolaire des jeunes. «L’idée est simple, donner à un jeune au moins le sentiment qu’on s’intéresse à son sort, a-t-il plaidé. Lui communiquer l’idée qu’il peut lui aussi réussir. Qu’il n’est pas marqué par le destin, étampé “échec”.»