Les économistes de Citigroup viennent de réduire leur prévision de croissance pour la deuxième moitié de l’année au pays, de 2,3% en taux annualisé à 2%. Ces derniers estiment que la situation du marché de l’immobilier est une menace pour l’économie du pays. La croissance du PIB en 2013 sera «la pire depuis la récession», estime de son côté la Banque Nationale.
Le Canada semble avoir récupéré des chocs qui l’ont ébranlé au deuxième trimestre. «Toutefois, l’économie continue d’être secouée par des forces externes, incluant l’incertitude politique et fiscale américaine, la faiblesse des marchés émergents et la volatilité des prix des matières premières», écrit Dana Peterson, économiste chez Citigroup.
L’économiste constate que la Banque du Canada a maintenu son taux directeur inchangé à 1% et que cette situation va perdurer tant que les anticipations d’inflation sont faibles et que l’économie ne s’améliore pas.
«Bien que la Banque du Canada a adouci son discours à propos d'un resserrement de sa politique monétaire, nous pensons que le niveau élevé de la dette des ménages et que les excès sur le marché de l’immobilier sont des risques qui ne peuvent être écartés», dit Dana Peterson.
Pour sa part, Krishen Rangasamy, économiste à la Banque Nationale, remarque qu’au Canada 113 000 emplois ont été créés jusqu’en septembre cette année, les compressions dans les administrations publiques ayant anéanti en partie les créations dans le secteur privé et celui du travail autonome. Cette situation est «la pire performance depuis 2009», écrit l’économiste dans un récent rapport.
«L’atonie du marché du travail concorde avec les réalités d’une économie dont la croissance, selon nos estimations, sera limitée à 1,6% cette année, la pire depuis la récession [de 2009]», dit Krishen Rangasamy.
Néanmoins, «il y a de l’espoir». Si le nuage d’incertitudes qui plane au-dessus des économies américaine et canadienne se lève, l’investissement devrait pouvoir rebondir l’an prochain, prévoit M. Rangasamy.
Malgré cette lueur d’espoir, la Banque Nationale continue de prévoir que la croissance du PIB du Canada restera inférieure au taux annualisé de 2% au troisième trimestre, avant de remonter un peu au quatrième. «Mais ce sera sans doute trop tard pour éviter que la croissance du PIB en 2013 soit la pire depuis la récession», conclut Krishen Rangasamy.
La Banque du Canada pourrait être surprise
La Banque du Canada pourrait être surprise
L’indice des conditions économiques (ECI) élaboré par Bank of America Merrill Lynch en se basant sur le prix des actions, l’indice des prix des matières premières de la Banque du Canada, la production industrielle, les ventes au détail, les exportations, la croissance anticipée des ventes et le PIB laisse entrevoir un autre scénario.
L’indice table sur une croissance située entre 2% et 2,5% au troisième trimestre et quelques dixièmes de plus pour le dernier trimestre de l’année.
«Autrement dit, la Banque du Canada pourrait bien être modérément – mais positivement – surprise par l’activité du pays à court terme», écrit Gustavo Reis, analyste de Bank of America Merrill Lynch.
Dans son dernier rapport sur la politique monétaire, la Banque du Canada a abaissé ses prévisions de croissance, rappelle l’économiste.
Selon les dernières estimations de la Banque, la croissance de l’économie devrait être de 2,3% en 2013, contre 2,7% prévu précédemment. La révision la plus notable est celle du taux de croissance au troisième trimestre. Prévoyant initialement une hausse de 3,8% du PIB national entre le deuxième et le troisième trimestre, la Banque a réduit ses prévisions à un modeste 1,8%.
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