L’économie américaine se dirige vers un ralentissement majeur en 2011, a prédit François Trahan, vice-président et stratège en chef chez Wolfe Trahan.
Bien de chez nous, M. Trahan est l’un des meilleurs stratèges de Wall Street. Heureuse d’accueillir l’une des fiertés nationales de la finance, l’audience n’a toutefois pas eu de quoi se réjouir en écoutant le portrait sombre que le stratège a tracé de l’économie américaine, lors d’une allocution prononcée ce midi devant la Chambre de commerce du Montréal métropolitain.
M. Trahan a commencé sa conférence par une critique du travail des économistes américains qui sont trop optimistes. Par exemple, le Congressional Budget Office, le National Association Of Business Economics et le Federal Reserve Forecast prévoient en moyenne une croissance de 3,7%. «Le contexte économique actuel est atypique, mais les économistes prévoient pourtant une reprise classique», estime M. Trahan.
Les comportements des consommateurs et l’état des finances publiques chez nos voisins du sud annoncent un ralentissement, selon le stratège québécois. «L’époque où les consommateurs semblaient toujours prêts à dépenser semble être révolue alors que les ménages se concentrent sur la réduction de leurs dettes», constate le stratège québécois.
Les plans de relance sont arrivés à échéance hier, dernière journée de l’année fiscale américaine. Or, les États et les municipalités dépendent de cet argent, selon M. Trahan. «Ces paliers de gouvernement n’auront pas le choix de licencier des pompiers, des policiers et des enseignants pour équilibrer leur budget», ajoute-t-il.
La baisse des investissements des gouvernements (21% du PIB) et la prudence des ménages (71% du PIB) auront inévitablement un impact sur le marché de l’emploi. «Les indices précurseurs de l’emploi sont déjà en baisse. Il m’est difficile de croire que nous aurons une reprise économique traditionnelle», déclare le conférencier.
Pour assombrir davantage le tableau, les autorités réglementaires et les gouvernements ne semblent pas à la hauteur pour relever le défi. «Ceux qui sont en place à la Réserve fédérale, ce sont les mêmes qui n’ont pas vu venir la crise des marchés. Les politiciens, quant à eux, n’osent pas prendre les décisions difficiles qui doivent être prises. Ils ne songent qu’à leur réélection», déplore M. Trahan.
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