Les rumeurs auront eu raison du président de la Confédération des syndicats nationaux (CSN), Louis Roy, qui a annoncé sa démission mercredi après seulement 16 mois en poste.
La gorge nouée, il a expliqué que deux rumeurs circulaient à son sujet au sein de la CSN, et que la pression associée à ces ragots avait rendu son travail très difficile, au point de convenir qu'il valait mieux quitter ses fonctions.
M. Roy a admis avoir donné un montant d'argent à un hôtel pour sceller le règlement à l'amiable qu'il avait conclu avec l'établissement après que des membres de la CSN eurent forcé l'ouverture d'un comptoir à alcool de l'hôtel, où ils étaient logés pour une session de formation.
Il a également reconnu avoir raccompagné une femme désorientée à sa chambre pendant la même soirée, un geste qui est apparu intéressé aux yeux de certains.
"Des gens ont conclu que je voulais profiter de la situation, ce que je nie catégoriquement", a-t-il affirmé.
"Cette jeune femme-là ne confirme pas du tout ce qui est allégué, personne n'a déposé de plainte, mais depuis quelques mois, je dois vivre avec ces rumeurs-là, et vous savez que les rumeurs, ça a tendance à s'amplifier plus qu'à s'éteindre."
Visiblement ébranlé, M. Roy a également expliqué qu'il avait choisi de ne pas dénoncer les personnes qui avaient forcé l'ouverture du mini-bar, et que ce choix avait suscité bien des questionnements, malgré les conclusions d'une enquête externe commandée par la CSN.
"Plusieurs personnes ont été rencontrées et l'enquête a démontré que je n'avais pas défoncé cette armoire-là", a-t-il rappelé.
"Mais il y a des gens qui ont considéré que j'avais cautionné et banalisé ce geste répréhensible, car j'étais le seul représentant de la CSN sur place et que j'ai choisi de régler à l'amiable avec l'hôtel."
M. Roy a démenti l'ensemble des intentions qui lui sont prêtées. Il admet par ailleurs que les rumeurs l'ont fortement affecté.
"Dans le travail que je fais, je suis toujours au front et c'est très difficile de travailler quand des rumeurs reviennent constamment. J'ai considéré qu'il était mieux de démissionner", a-t-il résumé, non sans préciser qu'une rencontre tenue avec l'exécutif de la CSN avait permis de conclure que les choix dont il disposait afin d'éviter que la réputation de la CSN soit entachée étaient "assez limités".
Élu sans opposition en mai 2011, M. Roy est devenu le 14e président de la CSN. Il succédait à Claudette Carbonneau qui avait dirigé la centrale pendant neuf ans.
Il avait amorcé son engagement syndical en 1975, auprès de l'unité du CLSC Hochelaga-Maisonneuve.
Un deuxième point de presse se tiendra en début d'après-midi, mercredi, en présence de Jacques Létourneau, actuellement premier vice-président de la CSN, qui agira comme président par intérim.