Deux hommes accusés dans le dossier de la fraude alléguée de 120 millions $ impliquant l'entreprise Cinar ont été libérés sous caution, jeudi, au palais de justice de Montréal.
L'ancien directeur financier de l'entreprise, Hasanain Panju, a été libéré moyennant une caution de 50 000 $, tout comme Lino Matteo, ex-PDG de la firme d'investissement Mount Real.
Les conditions de libération de M. Panju lui interdisent d'occuper un emploi dans une entreprise publique ou d'investir, de détenir ou d'échanger des actions. Il doit demeurer à son domicile de l'Ontario.
M. Matteo, qui a demandé un avocat de l'aide juridique, a été libéré selon des conditions similaires.
Les deux hommes ont été arrêtés et accusés mercredi, après une enquête qui a duré huit ans.
Des mandats d'arrêt sont toujours en vigueur contre deux autres personnes liées à Cinar, dont le fondateur de l'entreprise, Ronald Weinberg.
Les quatre hommes font face à un total de 36 chefs d'accusation, notamment pour fraude, fabrication de faux documents, utilisation de faux documents et publication d'un faux prospectus.
La police allègue que la fraude s'élève à 120 millions $.
MM. Weinberg et Panju sont accusés d'avoir investi des fonds sans l'accord du conseil d'administration de l'entreprise afin d'en tirer un profit personnel.
Les autorités affirment que M. Matteo et un autre homme ont aidé à camoufler les investissements.
La fraude alléguée s'est produite entre août 1998 et mars 2000.
Le scandale Cinar a débuté en 1999, quand la Gendarmerie royale du Canada (GRC) a débuté son enquête sur la maison de production.
La GRC soupçonnait l'entreprise d'avoir utilisé des noms canadiens pour des scénarios rédigés aux États-Unis afin d'obtenir des crédits d'impôts au Canada.
La GRC n'a jamais déposé d'accusations criminelles contre l'entreprise, mais les révélations troublantes se sont multipliées quand la Commission des valeurs mobilières du Québec et la police provinciale ont ouvert leurs propres enquêtes sur Cinar et ses dirigeants.