Business Wire, le site internet de communiqués de presse pour entreprises appartenant au légendaire investisseur Warren Buffett, coupera l’accès à ses services aux négociateurs à haute fréquence (NHF).
Après avoir consulté l’Oracle d’Omaha, connu pour ses placements à long terme, Business Wire, le site de communiqués de presse pour entreprises détenu par Berkshire Hathaway, a décidé de mettre un terme à sa fourniture de services aux négociateurs à haute fréquence.
«Nous avons pris la décision de ne plus permettre aux acteurs de la négociation de haute fréquence d'utiliser directement les services de Business Wire», a déclaré dans un communiqué Cathy Baron Tamraz, la PDG de Business Wire.
Cette décision intervient après un article alarmiste du Wall Street Journal, le 7 février dernier, sur cette pratique utilisée par certains négociateurs, consistant à programmer des ordinateurs pour réagir automatiquement à certains mots trouvés sur les communiqués des entreprises et considérés comme alarmistes ou, au contraire, optimistes.
Réactions en chaîne inexpliquée
La NHF peut provoquer des réactions en chaîne inexpliquées pouvant entraîner l'effondrement d'un indice boursier ou d'une action, tel que cela à été le cas lors du «crash éclair» du 6 mai 2010.
Plusieurs régulateurs, dont l’Organisme canadien de réglementation du commerce des valeurs mobilières (OCRCVM), étudient actuellement les risques pour les marchés financiers engendrés par la NHF.
Business Wire estime qu'il n'y avait pas de mal à ce que l’entreprise alimente directement une poignée d'acteurs de NHF, puisque ceux-ci recevaient, d'après elle, les communiqués au même moment que tous les autres acteurs des marchés.
Néanmoins, «après des discussions avec certains de nos clients, nous avons appris que l'article (du Wall Street Journal) avait généré de mauvaises interprétations, ce qui est problématique pour nous», dit la PDG de l’entreprise. «Notre actif le plus important est notre réputation et la confiance que nos clients et des acteurs de marchés nous font depuis plus d'un demi-siècle.»
Aussitôt cette décision connue, elle a été saluée par les autorités américaines. «C'est une grande victoire» pour un marché «plus stable», «équitable» et «transparent», s'est réjoui le procureur de l'État de New York, Eric Schneiderman, dans un communiqué.
Avec AFP