La population du Québec s’apprête à franchir le cap des 8 millions d’habitants. Le passage devrait se faire à la fin de l’année 2011 ou encore au début de l’année 2012, selon l’Institut de la statistique du Québec.
Le seuil des 7 millions d’habitants avait été atteint en 1990. Si les tendances démographiques récentes se poursuivent, la population pourrait continuer de croître et dépasser 9 millions vers 2040. Ces prévisions proviennent du scénario de référence de l’édition 2009 des Perspectives démographiques publiées par l’Institut. Il s’agit d’une révision à la hausse par rapport à l’édition publiée en 2003, qui projetait plutôt un déclin de la population québécoise à partir de 2031. Ce sont les nouvelles tendances plus favorables, notamment en ce qui a trait à la fécondité et à la migration, qui dessinent ce nouvel avenir.
Ainsi, près de 81 000 personnes se sont ajoutées à la population du Québec rien qu’en 2009, soit un taux d’accroissement annuel d’un peu plus de 1%. Un tel niveau de croissance démographique n’avait pas été enregistré depuis 1990. Du coup, le 1er juillet 2010, la population québécoise se chiffrait à 7,9 millions de personnes et représentait 23,2% de la population du Canada.
Terre d’accueil pour les Algériens et les Marocains
Le Québec a accueilli 49 500 immigrants en 2009, tandis qu’on enregistrait seulement 7 000 départs à destination d’un autre pays. Les échanges migratoires internationaux se soldent donc par un gain de 42 400 personnes, contribuant largement à la croissance de la population québécoise. Le gain était de 38 300 en 2008.
Les immigrants admis en 2009 proviennent de plus de 130 pays, les principaux étant respectivement l’Algérie, le Maroc et la France. Compté à part de l’immigration internationale, le nombre de résidents non permanents a poursuivi sa progression. Il s’est accru de 11 000 en 2009.
Moins de pertes migratoires interprovinciales
Les pertes migratoires du Québec avec le reste du Canada ont été relativement faibles en 2009. Le solde interprovincial s’établit à –3 700 personnes, comparativement à –9 700 en 2008 et à –12 700 en 2007.
Les pertes avec l’Alberta ont beaucoup diminué et ne sont plus que de –600 en 2009, comparativement à environ –5 000 annuellement entre 2006 et 2008. Les échanges avec l’Ontario se sont soldés par des pertes de –2 600 en 2009, en regard de –4 000 en 2008.
Une fécondité stable
Il est né 88 600 enfants au Québec en 2009, soit 1 000 de plus que l’année précédente. L’indice synthétique de fécondité est cependant demeuré stable, tout juste au-delà de 1,73 enfant par femme, marquant une pause dans la tendance à la hausse observée depuis 2005. La croissance du nombre de naissances en 2009 s’explique donc par l’augmentation du nombre de femmes en âge d’avoir des enfants et non par une nouvelle hausse de la fécondité.
Les femmes vivent plus longtemps
L’espérance de vie à la naissance poursuit sa progression. En 2007 2009, la durée de vie moyenne des hommes a atteint 78,9 ans et celle des femmes, 83,4 ans. Entre 2000 2002 et 2007 2009, les hommes ont gagné 2,6 ans et les femmes, 1,5 an, si bien que l’écart entre les sexes se réduit. Il est actuellement de 4,5 années; il était de 7,7 ans à la fin des années 1970.
Le nombre de décès s’est élevé à 57 200 au Québec en 2009, comparativement à 56 800 en 2008. Ce nombre est appelé à augmenter au cours des prochaines décennies, en lien avec le vieillissement de la population, selon les analystes de l’Institut.