L'ancien patron et fondateur de Best Buy, Richard Schulze, n'a pas déposé d'offre définitive de rachat dans les délais qui lui avaient été impartis, a indiqué vendredi le distributeur américain d'électronique grand public en difficultés.
« La date limite jusqu'à laquelle M. Schulze pouvait faire une offre pour acheter la société a expiré hier (jeudi), le 28 février 2013, à la fin de la journée. La société n'a pas reçu de telle offre et continuera à se concentrer sur sa transformation, pour le bénéfice de tous ses actionnaires », écrit Best Buy dans un bref communiqué.
M. Schulze, qui avait quitté Best Buy au printemps 2012 mais en détient encore 20%, avait annoncé l'été dernier sa volonté de racheter le reste en évoquant un prix de 24 à 26 dollars par action, valorisant le groupe à plus de 8 milliards de dollars.
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Au départ réticent, Best Buy avait finalement consenti sous certaines conditions à lui ouvrir ses comptes fin août, pour lui permettre de déposer le cas échéant une offre définitive détaillant son financement.
Le directeur général de Best Buy, Hubert Joly, a précisé jeudi que M. Schulze n'avait finalement pas présenté « une offre qualifiée », lors d'une conférence avec des analystes sur les résultats du groupe également publiés vendredi.
« Dick a présenté au groupe plusieurs soutiens impressionnants de fonds d'investissements, qui ont tous exprimé leur intérêt pour un investissement dans Best Buy », a précisé M. Joly, arrivé en septembre.
« Le coût de ces investissements toutefois a été jugé excessif, et source de perte de valeur pour nos actionnaires. Le groupe a donc conclu de ne pas accepter ces offres », a-t-il ajouté.
Un représentant de M. Schulze n'était pas immédiatement joignable pour un commentaire.
« Nous ne nous attendions pas à ce que Schulze fasse une vraie offre pour le groupe », ont indiqué les analystes de la banque RBC dans une note à leurs clients, estimant « que le passage de la date limite va finalement enterrer les spéculations sur Schulze... au moins pour un moment ».
« Il a dû décider que les problèmes de Best Buy étaient trop profonds », juge aussi le site d'analyses 247Wallst.com, soulignant que la valorisation envisagée au départ par M. Schulze est très supérieure à la valeur boursière actuelle du groupe (5,7 milliards) et qu'il faudrait « un incroyable redressement pour justifier une telle prime ».
Best Buy, qui souffre de la concurrence agressive des distributeurs en ligne, est en pleine transition.
Outre son changement de direction et l'arrivée de M. Joly, considéré comme un spécialiste des restructurations, le groupe a lancé l'an dernier un plan de réduction de coûts de 800 millions de dollars, prévoyant la fermeture de magasins de grande surface aux États-Unis et l'ouverture de magasins plus petits.
Selon les résultats publiés vendredi, Best Buy a nettement réduit sa perte nette sur son exercice 2012/13 clos fin janvier, à 249 millions de dollars contre 1,3 milliard de dollars l'année précédente.
Le bénéfice par action hors exceptionnels, qui sert de référence pour le marché et exclut notamment les frais de restructuration, est ressorti à 2,62 dollars, nettement au dessus de la prévision moyenne des analystes (2,49 dollars). Le chiffre d'affaires annuel a aussi reculé moins que prévu, de seulement 0,8% à 49,6 milliards de dollars.
L'action Best Buy a gagné jusqu'à 6% en début de séance avant de réduire ses gains: elle prenait 0,91% à 16,56 dollars vers 15H35 GMT.