La liste des signes d'une bulle boursière en Chine s'allonge : un bond de 124 % de l'indice Shanghai A depuis un an, un nombre record de nouveaux comptes de courtage, une vague de 120 sociétés inscrites, etc. Les fonds chinois ont reçu 4,5 G$ US de capitaux lors de la dernière semaine de mai, le montant le plus élevé depuis avril 2008. Tour à tour, Bank of America Merrill Lynch (BoAML), Credit Suisse, Capital Economics et Macquarie Research mettent donc en garde leurs clients contre ces excès. «Les acheteurs d'actions chinoises de catégorie A paient les multiples les plus élevés pour des entreprises dont le rendement de l'avoir des actionnaires est le plus faible, lorsqu'on ajuste ce rendement en fonction de l'endettement des sociétés», dit Ajay Singh Kapur, stratège à Hong Kong pour BoAML. Les Chinois quittent le confort des comptes d'épargne, des produits de gestion de patrimoine et de l'immobilier résidentiel dans l'espoir d'obtenir de meilleurs rendements à la Bourse. «Certains indicateurs spéculatifs sont aussi élevés que lors de la bulle de 2007», note Alexander Redman, de Credit Suisse. Certains croient tout de même que la hausse peut se prolonger, tout comme les montagnes russes. Le gouvernement appuie tacitement la Bourse en abaissant ses taux pour que les entreprises endettées aient accès à une nouvelle source de capitaux, dit Andrew Sullivan, de Haitong Securities.
Actions chinoises A : le multiple du bénéfice d'exploitation le plus élevé1
Chine actions de catégorie A 27,0 fois
Thaïlande 12,8 fois
Inde 12,4 fois
Etats-Unis 12,3 fois
Europe 10,8 fois
Japon 8,5 fois
Brésil 5,4 fois
Russie 1,8 fois
1 Il s'agit du ratio de la valeur de l'entreprise (valeur boursière plus la dette) divisée par le bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement des entreprises hors du secteur financier. Source : Bank of America Merrill Lynch