Le prix de l'or a tenté de se ressaisir lors de la dernière semaine de l'année, et si le métal jaune, miné par les incertitudes sur le budget américain, a vu son éclat se ternir ces dernières semaines, il pourrait de nouveau scintiller en 2013 et même se hisser à de nouveaux records.
Le prix de l'once d'or a terminé 2012 sur un léger sursaut, reprenant son souffle après deux semaines de forte baisse, dans un marché tétanisé par le blocage des discussions budgétaires américaines.
Le métal jaune a, depuis début octobre, perdu quelque 7% de sa valeur et vu son attrait se fragiliser, certains investisseurs préférant se débarrasser de leur or pour dégager des liquidités face aux incertitudes et à la menace d'une cure d'austérité aux Etats-Unis. Mais la situation pourrait n'être que temporaire.
Si l'or n'est pas parvenu à reconquérir en 2012 son sommet historique de septembre 2011 (à 1921,15 $ US l'once), il a cependant vu son cours progresser de 5,3% sur l'ensemble de l'année, enregistrant ainsi «une meilleure performance que la plupart des actifs financiers», ont noté les experts de Crédit Agricole CIB.
Les mesures exceptionnelles d'assouplissement quantitatif décidées par la Réserve fédérale américaine (Fed) en septembre ont entraîné une nette vague d'achat d'or, et pourraient continuer de soutenir le cours du métal jaune dans les prochains mois, ont-ils expliqué.
Les injections de liquidités par la Fed dans l'économie tendent à stimuler les investissements dans les métaux précieux -- considérés comme de bonnes réserves de valeur --, mais contribuent aussi à déprécier le dollar, rendant plus attractifs les achats d'or, libellés dans la monnaie américaine, pour les détenteurs d'autres devises.
Or, même en dépit des signes d'amélioration de l'économie aux Etats-Unis et en Chine, «il est probable que les banques centrales ne vont pas durcir prématurément leurs politiques (en 2013) pour ne pas ébranler une reprise encore fragile», ont estimé les experts de Crédit Agricole.
2200 $ au deuxième trimestre
Outre ce coup de pouce de politiques monétaires accommodantes, «la demande d'or en Chine et en Inde (les deux plus gros pays consommateurs de métal jaune) devrait encore s'accélérer l'an prochain», en ligne avec la vigueur de leur croissance économique, a souligné Julian Jessop, analyste du cabinet Capital Economics, qui mise sur un pic inédit à 2200 $ US l'once au deuxième trimestre 2013.
Même optimisme chez les analystes de JPMorgan qui prédisent que l'or franchira la barre des 2000 $ US «à un moment ou l'autre dans les 12 à 18 prochains mois».
Autre facteur de demande susceptible de doper les prix l'an prochain: les achats croissants des banques centrales, soucieuses de diversifier leurs réserves, rappelle par ailleurs Suki Cooper, de Barclays Capital, soulignant que le Brésil, la Russie, mais aussi l'Irak ont récemment fortement gonflé leurs stocks d'or.
En revanche, l'appétit des investisseurs spéculatifs pour les actifs risqués devrait se raffermir avec l'essor de la reprise économique mondiale, ce qui pourrait les inciter à se désengager de l'or, ont cependant averti les experts du Crédit Agricole, qui tablent sur un cours de 1650 $ US seulement fin 2013.
Sur le London Bullion Market, l'once d'or a terminé à 1657,50 $ US vendredi au fixing du soir contre 1651,50 $ US le vendredi précédent.