Encore peu nombreux à utiliser les fonds négociés en bourse (FNB), les conseillers en placement qui offrent ces produits les apprécient particulièrement.
Ainsi, le sondage annuel du Top 7 des courtiers québécois mené par Finance et Investissement montre que les conseillers adoptent de manière mitigée partagée les FNB. En tout, 20,7 % des 111 conseillers répondants en utilisent.
Les FNB représentent 2,1 % de l'actif sous administration de l'ensemble des conseillers sondés, mais, en moyenne, cette proportion passe à 10 % chez ceux qui les utilisent. Comme l'actif moyen s'établit à 140,1 M$, les conseillers qui utilisent des FNB ont donc en moyenne un actif investi de 14 M$ dans des FNB.
Les conseillers rémunérés à honoraires et les conseillers qui ont le permis de gestion de portefeuille sont ceux qui utilisent le plus les FNB, selon Alain Desbiens, vice-président, ventes régionales pour les FNB BMO. Viennent au troisième rang les représentants rémunérés à commission.
Ces chiffres correspondent aux observations d'Investor Economics. Toutefois, la firme de recherche constate que les conseillers rémunérés à commission tendent à rattraper leurs homologues rémunérés à honoraires: « Les courtiers de plein exercice assistent à une croissance plus rapide de l'actif dans les comptes à commission par rapport à des comptes à honoraires. Cette tendance va à l'encontre du point de vue populaire selon lequel la principale source de croissance chez courtiers provient de l'utilisation des FNB pour bâtir les portefeuilles avec une rémunération à honoraires. »
Si certains conseillers emploient les FNB comme la base de leur portefeuille, plusieurs les utilisent pour répondre à des besoins stratégiques, selon Alain Desbiens. Par exemple, un FNB servira à surpondérer une région géographique, comme les États-Unis.
Certains conseillers se trempent le gros orteil dans le monde des FNB uniquement pour des raisons tactiques, comme, par exemple pour profiter temporairement d'une hausse prévue des taux d'intérêt en abaissant la duration d'un portefeuille obligataire. L'emploi de FNB pour obtenir une exposition à des marchés émergents demeure toutefois marginal, d'après Alain Desbiens.
« Il n'y a pas de consensus dans l'utilisation des FNB, note Alain Desbiens. Chaque conseiller qu'on rencontre est différent. »
L'emploi de FNB est plus fréquent chez les conseillers de BMO Nesbitt Burns, révèle le coup de sonde réalisé par Finance et Investissement. Ainsi, 35 % des 20 conseillers interrogés ont affirmé utiliser des FNB. Les conseillers de BMO qui en utilisent injectent en moyenne 13,6 % de l'actif qu'ils ont sous gestion, ce qui est plus élevé que le reste des conseillers interrogés.
Alain Desbiens souligne qu'il n'offre pas d'incitatif particulier à ses conseillers pour qu'ils emploient des FNB. Il admet tout de même qu'en étant un manufacturier de FNB, BMO peut offrir davantage de formations et de renseignement sur ce type de produits à ses conseillers. « Nos conseillers sont indépendants. Ils sont très autonomes [dans le choix de produits], insiste-t-il. Comme fabricant de FNB, il faut que tu mérites ta place. »
Hausse des actifs
La seule tendance claire qui se dessine dans le paysage des FNB au Canada est une hausse de l'actif sous gestion et de l'intention qu'ont les conseillers d'offrir ce type de produit.
D'abord, à la fin de mars, l'actif sous gestion canadien frôlait les 50 G$, après avoir connu un trimestre record d'injection de capitaux.
De plus, en février, les conseillers en placement étaient au moins cinq fois plus nombreux à affirmer qu'ils planifiaient d'augmenter leur utilisation de FNB conçus par iShares, BMO, Claymore ou Horizons ETF, d'après un sondage mené par Credo Consulting sur les intentions d'utiliser les FNB.
Par ailleurs, de plus en plus de conseillers utilisent des portefeuilles de FNB afin de concevoir celui de leur client, observe Alain Desbiens.