Vous êtes nombreux à vous procurer des fonds auprès des grandes banques, mais êtes-vous bien servis par ces produits ? Un premier palmarès dévoile quelles banques comptent le plus de fonds performants. Trois experts indépendants y vont aussi de conseils pour améliorer votre sort, lorsque vous réglez vos placements à la banque.
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Les grandes banques en mènent large au pays. Dans les fonds communs de placement aussi.
Pour chaque dollar investi dans un tel fonds au Canada, 46 cents le sont dans un fonds d'une grande banque. La commodité de leur réseau de succursales et les centaines de conseillers faciles d'accès en font un guichet assez incontournable pour la plupart des épargnants qui préfèrent confier la gestion de leurs investissements.
Il est en effet possible d'investir aussi peu que 500 $ dans les fonds des banques et réaliser des placements périodiques de 25 $ par la suite.
Nous avons donc cherché à savoir comment les produits des banques se défendaient dans le vaste univers des fonds communs de placement.
Si vous êtes client à la Banque Royale et à la Banque TD, ils se débrouillent plutôt bien.
En effet, ces deux institutions sont celles qui comptent le plus de fonds se hissant dans les deux premiers quartiles de rendement de leur catégorie, selon un classement des fonds des banques pour les trois ans se terminant le 30 juin, réalisé par Morningstar Canada à notre demande.
Les deux premiers quartiles représentent les fonds dont le rendement a surpassé la moitié des fonds équivalents.
«On peut dire que le résultat est proportionnel à l'effort consacré par ces deux banques à la gestion de l'actif. Leur savoir-faire, en obligations notamment, donne un bon coup de pouce à la performance de leurs fonds équilibrés, très populaires auprès des épargnants», explique Christian Charest, éditeur chez Morningstar Canada.
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Son collègue Christopher Davis, directeur de la recherche sur les gestionnaires de portefeuille, renchérit : «Ces deux banques ont beaucoup investi dans des outils de contrôle de risque dans le marché obligataire. La filiale Services de placement PH&N, de RBC, a notamment un laboratoire entier consacré à cette fonction».
Dans le marché énorme des obligations, la taille des fonds n'est pas un obstacle aux bons rendements, ajoute M. Davis. Cela procure donc un avantage aux banques pour cette catégorie.
Les fonds d'obligations canadiennes de TD et de RBC obtiennent d'ailleurs la cote de quatre étoiles (sur cinq) de Morningstar Canada. Leur rendement sur trois ans est supérieur à celui des trois quarts des fonds de leur catégorie.
Ces cotes donnent un aperçu strictement quantitatif des rendements ajustés selon le risque du fonds, par rapport aux fonds semblables.
Dans le segment des actions où les banques ne brillent pas, la taille des fonds fait en sorte qu'ils ressemblent beaucoup aux indices, explique aussi M. Davis.
Depuis trois ans, aucun des fonds d'actions canadiennes ne mérite plus qu'une cote de deux à trois étoiles de la part de Morningstar en ce qui concerne le rendement ajusté pour le risque, note M. Charest.
Par ailleurs, le pôle de tête de RBC et de TD pour l'ensemble des fonds n'est pas étranger non plus au fait que certains de leurs fonds prélèvent les frais de gestion qui comptent parmi les plus modiques de leur industrie. «Dans le domaine des obligations, où les rendements sont plus faibles, les frais sont un facteur de différenciation», indique M. Davis.
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Les fonds équilibrés : une solution tout-en-un fort respectable
Les clients des banques ont souvent de petits montants à investir. Les conseillers les dirigent donc vers les fonds équilibrés, qui divisent leur portefeuille entre les actions et les obligations, afin d'obtenir une diversification instantanée.
«Puisque les fonds équilibrés se distinguent peu les uns des autres, il est assez facile de se classer dans la meilleure moitié des fonds de sa catégorie», nuance M. Charest.
À la Banque Royale, 28 % des fonds offerts ont des rendements qui surpassent les trois quarts des concurrents de leur catégorie. Globalement, 60 % de tous ses fonds ont des rendements de trois ans supérieurs à la moitié des fonds équivalents, selon Morningstar.
Un autre classement réalisé par HollisWealth sur des périodes de 1 à 5 ans indique que les rendements des fonds de la Banque Royale la hissent dans la moyenne des fournisseurs de fonds, dit l'analyste James Gauthier.
À la Banque TD, quelque 59 % de tous ses fonds affichent des rendements supérieurs à la moitié des fonds semblables, mais seulement 15 % s'élèvent dans le premier quartile de leur catégorie. Cette banque se classe bien à long terme dans le palmarès réalisé par HollisWealth, mais la performance de ses fonds a un peu pâli depuis 12 mois, précise M. Gauthier.
En revanche, la Banque Nationale et le Mouvement Desjardins se classent moins bien dans le palmarès de Morningstar.
À la Banque Nationale, 12 % des fonds offerts surpassent les trois quarts des fonds de leur catégorie, et 40 % performent mieux que la moitié des fonds équivalents.
Chez Desjardins, ces proportions sont de 12 % et de 31 %, respectivement.
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Les fonds de dividendes, tous dans le même peloton
Les fonds de dividendes sont aussi très populaires, mais aucun ne se démarque du lot.
Six des sept fonds de dividendes des banques obtiennent en effet la même cote moyenne de trois étoiles de Morningstar.
Le mastodonte Fonds canadien de dividendes RBC, qui pèse 18 milliards de dollars, a procuré un rendement supérieur à la moyenne de sa catégorie sur des périodes d'un an et de cinq ans, selon HollisWealth.
Son ratio de frais de gestion de 1,79 % figure aussi parmi les plus modiques de sa catégorie.
Le Fonds de croissance de dividendes Desjardins obtient pour sa part deux étoiles de Morningstar, parce que son rendement ajusté pour le risque est inférieur aux deux tiers des fonds de sa catégorie, depuis trois ans.
45,8 % - Part de l’actif total des fonds que détiennent les banques.
Source : Investor Economics, au 31 juillet 2014
55 % - Part de marché des ventes nettes de fonds que détiennent les banques.
Source : Investor Economics, au 31 juillet 2014
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