Le redressement des marges de la britannique Logica a été si rapide et si spectaculaire que les analystes portent peu d'attention aux ratés du système d’inscription au programme Obamacare américain auquel le Groupe CGI a travaillé.
L’action de CGI a donc réagi à la hausse de 81 % du bénéfice ajusté au quatrième trimestre (0,67 $ par action), avec un bond de 4,3 % à 39,24 $. L’action qui a grimpé de 71 % depuis le début de l’année, a touché un sommet historique de 41,47 $, à l’ouverture jeudi matin.
Enthousiaste, Kris Thomson, de la Financière Banque Nationale, a fait passer son cours-cible de 42 à 50 $.
De petites acquisitions ciblées en Europe
« CGI intègre Logica au-delà des espérances et fait aussi beaucoup mieux que ses semblables. Une reprise économique en Europe améliorerait davantage la croissance des revenus », indique l’analyste, qui s’attend à ce que CGI réalisent d’autres petites acquisitions en Europe.
Même si la société a accès à un financement de 1,3 G$, CGI cherche plutôt des petites acquisitions pour compléter son tableau géographique ou encore compléter sa gamme de services, a indiqué Michel Roach, président de CGI, dans l’appel-conférence des résultats.
CGI pourrait aussi abandonner certaines offres de services qui ne cadrent pas dans ses priorités.
Le ratio, qui compare les nouvelles commandes aux revenus, indique aussi que le carnet de commandes se remplit assez vite pour remplacer les revenus déjà réalisés, souligne pour sa part Justin Kew, de Cantor Fitzgerald. Les commandes représentent en effet 102 % des revenus.
M. Kew fait donc passer son cours-cible de 40 à 46 $, soit un multiple de 15 fois les nouveaux bénéfices de 3,02 $ qu’il prévoit en 2014.
La rationalisation de Logica, avec ses 4 000 mises à pied et ses frais de restructuration de 525 M$, a doublé à 53 % la contribution de Logica aux bénéfices par rapport aux prévisions initiales, et ce, un an plus tôt que prévu.
Après les marges, les revenus
Après les marges, les revenus
La restructuration de Logica étant largement complétée, CGI concentre maintenant ses efforts à stimuler ses revenus en offrant plus de ses services aux clients de Logica, à les convaincre de lui confier des mandats d’impartition qui procurent des revenus récurrents à long terme, et à décrocher de nouveaux clients.
Un système automatisé planifie notamment les rencontres face à face que ses employés doivent tenir avec leurs clients, a expliqué M. Roach, le président de CGI.
En Europe, les nouvelles commandes, représentent 108 % des revenus. Surtout, la moitié de ces nouvelles commandes proviennent de nouveaux clients dont un contrat d’un assureur scandinave.
Obamacare ne fait pas fuir les clients américains
Aux Etats-Unis, où CGI est tenue au silence par une entente de confidentialité, M. Roach s’est contenté de dire qu’elle collaborait avec les instances des programmes Medicare et Medicaid pour améliorer le système d’inscription.
« C’est un système complexe qui combine pour la première fois le processus de sélection et d’enregistrement d’une assurance-santé, tout en établissant l’éligibilité aux subventions gouvernementales sur un seul site, en temps réel. Éventuellement, la nature de notre rôle et notre responsabilité dans cette initiative émergera », a dit M. Roach.
Les ratés de ce système n’ont pas nui au pipeline de nouveaux contrats qui totalise 1,7 G$ aux États-Unis.