Le constructeur automobile allemand Volkswagen, numéro un européen, a enregistré au premier semestre un bénéfice record et a pu confirmer sans grand mal ses prévisions pour 2012, se distinguant à nouveau de ses rivaux en difficulté.
Sur les six premiers mois de l'année, le groupe automobile aux dix marques, bientôt onze avec l'intégration de Porsche, a dégagé un résultat net de 8,8 milliards d'euros, en hausse de 36%.
Il s'agit d'un record pour le premier semestre, a indiqué à l'AFP un porte-parole.
"Le bon départ observé au premier trimestre s'est poursuivi au deuxième malgré le contexte particulièrement difficile, notamment ici en Europe", s'est félicité Hans Dieter Pötsch, le directeur financier du groupe, lors d'une conférence téléphonique.
Au seul deuxième trimestre, le groupe de Wolfsburg (nord) a vu son bénéfice net augmenter de 20% à 5,6 milliards d'euros, selon un rapport financier.
Son résultat d'exploitation a lui progressé de 7% à 6,5 milliards d'euros.
La forte croissance des résultats s'explique en partie par la consolidation dans ses comptes du fabricant de poids-lourds MAN depuis le mois de novembre.
Malgré ce record, le groupe était sanctionné à la Bourse de Francfort et cédait 1,65% à 131,45 euros vers 13H57 GMT dans un indice Dax en hausse de 1,96%.
Il s'en sortait mieux que MAN, qui plongeait de 5,97% à 73,5 euros après avoir annoncé mercredi une chute de 95% de son bénéfice net au premier semestre 2012, à 40 millions d'euros.
Volkswagen paie les mauvais chiffres de sa filiale de camions, mais aussi les mauvaises nouvelles venues d'autres constructeurs européens comme le français PSA Peugeot Citroën, en grande difficultés, ou l'allemand Daimler, dont le bénéfice net au deuxième trimestre a décliné de 11% à 1,52 milliard d'euros, a commenté auprès de l'AFP Franck Schwope, analyste de Nord/LB.
Son chiffre d'affaires a crû au premier semestre de 23% à 95,4 milliards d'euros, porté par des ventes de véhicules en progression (+10,3% à 4,6 milliards d'unités).
En Europe de l'Ouest, ses ventes ont diminué de 2,2%, un déclin dû notamment à la France, l'Italie et l'Espagne. En Chine, elles ont bondi de 17,5%, et de 22,1% en Amérique du Nord.
Conscient de sa force, qui repose sur une gamme de produits diversifiée (des petites modèles aux voitures de luxe en passant par les poids-lourds), sur des économies d'échelle importantes et une forte internationalisation, Volkswagen a réitéré ses prévisions: un bénéfice opérationnel stable (11,3 milliards d'euros en 2011) et une hausse de son chiffre d'affaires (159,3 milliards d'euros l'an passé).
Ses résultats offrent un cruel contraste avec ceux de certains de ses rivaux européens en difficulté comme PSA ou Opel, qui souffrent de surcapacités et pâtissent plus fortement de la morosité du marché européen.
Mais même le géant automobile scrute l'évolution de la conjoncture mondiale avec grande attention.
Volkswagen dit ainsi s'attendre à une croissance globale de la demande de voitures et de camions légers sur le reste de l'année mais à un rythme inférieur, et table sur un marché ouest-européen en recul dans lequel l'Allemagne sera toutefois épargnée.
Pour tenter d'atteindre un nouveau record, Volkswagen pourra toujours compter sur les marchés émergents, sur les États-Unis et surtout la Chine, son premier marché.
La demande de poids-lourds et de bus devrait s'affaiblir, selon VW, qui n'exclut pas que le marché mondial tombe sous le niveau de 2011.
Au second semestre, Volkswagen se prépare à faire face à "une pression continue sur les prix", a par ailleurs souligné M. Pötsch.
Le constructeur devra aussi mener à bien les intégrations de MAN et de Porsche, qui doit être absorbé dès le 1er août.
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