Est-ce que le secteur des télécommunications serait en train de connaître une bulle en bourse? L'analyste Dvai Ghose de Canaccord Genuity n'écarte pas ce scénario et se dit de plus en plus nerveux.
C'est que les actions des trois principaux fournisseurs de services sans fil du pays – Rogers, Telus et Bell – ont connu une appréciation beaucoup plus forte que leurs pairs à l'échelle internationale depuis le début de l'année.
Pourtant, la concurrence est plus forte avec l'arrivée de nouveaux joueurs, et la pression sur les prix augmente également, écrit-il dans une note aujourd'hui au sujet de Rogers. Et c'est sans compter que « les résultats des compagnies de télécommunications depuis le début de l'année ont été majoritairement alignés sur les attentes », ajoute M. Ghose, mais sans les dépasser.
En 2010, le titre de Rogers s'est apprécié de plus de 25 % à la Bourse de Toronto. Celui de Telus a grimpé de 36,6 %, pendant que BCE, la société mère de Bell, a pris un peu plus de 19 %.
Sur la même période, le secteur des télécommunications du S&P 500 à New York s'est apprécié de moins de 10 %. Parmi les grands joueurs internationaux cités par M. Ghose, AT&T, Deutsche Telekom, Verizon et France Telecom, seul le premier a vu son titre s'apprécier depuis le 1er janvier.
Cette appréciation fait dire à M. Ghose que le secteur des télécommunications du pays fait partie des plus chers au monde, malgré les risques découlant de la compétition grandissante et du contexte réglementaire.Dans sa note visant Rogers, il recommande tout de même de conserver le titre et a rehaussé son prix cible, passant de 37 $, à 42 $. L'action a terminé la séance d'hier à 40,68 $ à Toronto.
Chez Valeurs mobilières Desjardins (VMD), on ne voit pas la situation du même œil, selon une note transmise aux clients aujourd'hui.
Si la situation est différente au Québec, l'analyste Maher Yaghi ne s'attend pas « à des changements de prix au Canada tant que Shaw n'entrera pas dans le marché à la fin de 2011 ».
Au Québec, on y retrouve maintenant « un nouveau statut-quo avec des prix réduits par rapport au contexte qui prévalait avant l'arrivée de Videotron », précise M. Yaghi.