Que faire avec les titres de Exfo, Reitmans et Dollarama? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note: l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Exfo (EXF, 4,53 $) : l’Europe retarde la reprise prévue
Le spécialiste de tests pour les réseaux de télécommunications déçoit en prévenant que ses résultats du premier trimestre seront inférieurs aux prévisions.
C’est la troisième fois en cinq ans que ses bénéfices ratent la cible, ainsi que le septième trimestre consécutif où ses revenus s’avèrent inférieurs aux objectifs, précise Deepak Kaushal, de GMP Valeurs mobilières.
Ses revenus seront 13 % inférieurs aux attentes et reculeront de 1%. Son bénéfice ajusté sera de 0,02 $ US par action au lieu des 0,06 $ US prévus.
Les nouvelles commandes augmentent moins que prévu surtout en Europe. Les commandes américaines par contre sont particulièrement fortes, explique M. Kaushal.
En conséquence, M. Kaushal et Thanos Moschopoulos, de BMO Marchés des capitaux, réduisent leur cours-cible de 6-6,50 à 5 $ US.
«Les équipementiers continuent d’exiger de meilleurs prix de leurs fournisseurs, au moment où les coûts de R-D augmentent. Les marges nettes d’Exfo ont donc fondu de 7 % en 2007, à moins de 3 % aujourd’hui. Selon nos calculs, les rendements que tire Exfo de son capital sont inférieur à son coût en capital depuis 10 ans», explique M. Kaushal.
Il lui sera difficile de renouer avec sa croissance rapide d’antan sans investissements massifs dans la mise au point de nouveaux produits et des acquisitions, ajoute l’analyste de GMP.
«Nous sommes toujours d’avis que les problèmes de croissance d’Exfo proviennent d’une faiblesse de la demande des équipementiers optiques plutôt que de facteurs concurrentiels. Avec aussi peu de visibilité, nous ne croyons plus que le rebond potentiel de sa rentabilité stimule son cours à court terme», écrit M. Moschopoulos.
Exfo offre de bons produits et bénéficie d'un bilan solide, mais l’entreprise souffre d’une faiblesse des commandes, dit Robert Young, de Canaccord Genuity. L’analyste continue de suggérer de conserver le titre et maintient son cours-cible de 4,50 $US.
Scott Penner, de TD, prévoit désormais un recul de 2 % des revenus en 2013, suivi d’un rebond de 10 % en 2014. À son avis, un nouveau cycle de mise à niveau de réseaux par les grands fournisseurs de télécommunications est inévitable.
Reitmans (RET.A, 8.88 $) : d’autres coupes seront nécessaires
Reitmans (RET.A, 8.88 $) : d’autres coupes seront nécessaires
Le principal détaillant de vêtements pour femmes au pays a essuyé une perte de 0,04 $ par action au premier trimestre, presque entièrement attribuable aux indemnités de départ d’un million de dollars à la suite de la suppression de poste, indique John Morris, de BMO Marchés des capitaux.
Comme pour d’autres détaillants, le printemps frais nuit au rétablissement des ventes de Reitmans, croit-il. Les ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an ont donc reculé de 3,5 % au lieu de se stabiliser.
Les ventes de mai ont été particulièrement mauvaises, avec une chute de 4,7 %.
M. Morris aimerait que Reitmans identifie d’autres réductions de coûts, au delà de celle de 3 millions de dollars déjà réalisées. Trois millions de dollars représentent en effet à peine 0,5 % de l’ensemble de ses dépenses.
«Le dividende trimestriel de 0,20 $ est sécuritaire pour l’instant, mais les dirigeants pourraient le réévaluer si les ventes et les marges n’atteignent pas les objectifs internes en cours d’année », écrit M. Morris.
L’analyste réduit ses prévisions de bénéfices de 0,72 $ à 0,51 $ par action pour 2013 et de 0,85 $ à 0,72 $ pour 2014. Il réduit aussi son cours-cible de 10 à 9 $.
Dollarama (DOL, 74,15 $) : productivité et rachat d’actions au menu
Dollarama (DOL, 74,15 $) : productivité et rachat d’actions au menu
Le détaillant devrait accroître son bénéfice de 22,5 %, à 0,69 $ par action, au premier trimestre comme prévu grâce aux mesures de productivité instaurées par le détaillant, prévoit Brian Morrison, de TD Valeurs mobilières.
L’analyste prévoit en effet un recul des dépenses générales et administratives de 0,5%, à 18 %. L’impact des mesures de productivité se fera surtout sentir à partir de 2015.
Les ventes des magasins ouverts depuis plus d’un an pourraient toutefois souffrir de la comparaison avec les fortes ventes de 2013, en raison du temps froid de février et mars. M. Morrison prévoit une hausse de 4,4 % des ventes comparables.
M. Morrison s’attend aussi à ce que Dollarama augmente la taille de son rachat d’actions annuel, à 3,5 %, ce qui pourrait déclencher une nouvelle hausse des prévisions de bénéfices.
M. Morrison hausse son cours-cible de 77 à 82 $.
Dollarama publiera ses résultats le 12 juin.