Que faire avec les titres du Bombardier, Banque Laurentienne et Fortis? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.B, 4,47$) : la commande d’American Airlines arrive à point
La commande potentielle totale de 3,38 milliards de dollars du géant américain American Airlines, pour 30 jets régionaux CJR900 NextGen (plus 40 options), a plus de poids aux yeux de Benoit Poirier, de Desjardins Marché des capitaux, que la perte de celle d’Air Canada, de la veille.
Mercredi, Air Canada a préféré les appareils 737 MAX de Boeing aux CSeries pour remplacer ses appareils Airbus A321 et A230.
Bombardier pourrait encore recevoir une petite commande pour 25 CSeries de la part d’Air Canada pour remplacer autant d’appareils Embraer E190, indique David Tyerman, de Canaccord Genuity.
Les tests de vol du CSeries, et la demande de Porter Airlines pour prolonger la piste d’atterrissage à Toronto pour accomoder les CSeries, influenceront son analyse au cours des six prochains mois, ajoute l’analyste.
Les deux analystes continuent à croire au potentiel d’une accélération des bénéfices de Bombardier au cours des prochaines années, grâce à plus de commandes et de production pour sa division aéronautique et de meilleures marges de sa division de wagons de train et de métro.
À plus court terme, M. Tyerman mise sur une hausse de 31 % à 0,50 $ par action du bénéfice de Bombardier en 2014, et maintient son cours-cible de 6 $.
M. Poirier demeure confiant que Bombardier puisse atteindre son objectif de commandes fermes de 300 CSeries, avant son véritable lancement commercial, d'où son cours-cible de 6,50 $.
Banque Laurentienne (LB, 44,65$) : un prix d’aubaine se bute à une croissance plus lente que ses rivaux
Banque Laurentienne (LB, 44,65$) : un prix d’aubaine se bute à une croissance plus lente que ses rivaux
L’intérêt des analystes envers la septième banque au pays dépend de leur horizon de temps.
Ainsi, Shubha Khan, de la Financière Banque Nationale, ne voit aucune étincelle pour faire progresser l’action à court terme, d’où son cours-cible de 47 %.
Les particuliers lui procurant 80% de l’encours de ses prêts, la banque est plus frappée que les autres institutions par le ralentissement résidentiel et l’humeur moins dépensière des Québécois, ce qui pèsera sur la croissance de ses prêts et ses marges d’intérêt, explique l’analyste.
John Aiken, de Credit Suisse, s’attend aussi à ce que le titre de la banque reste stable en Bourse tant que ses efforts de diversification de revenus et de rationalisation n’auront pas plus d’impact sur ses résultats.
Beaucoup plus indulgent, Scott Chan, de Canaccord Genuity, juge plutôt que le prix d’aubaine de son titre en Bourse en fait une occasion d’achat pour les investisseurs plus patients.
L’évaluation de l’action de la Banque Laurentienne est 23 % inférieure à celle des six grandes banques, fait-il valoir. Son cours-cible à 52$, pour un gain potentiel de 15%, repose sur la croissance de 6% des bénéfices à 5,66 $ par action qu’il projette pour 2015.
Fortis (FTS 31,19$) : autre achat américain de 4,3 G$ US
Fortis (FTS 31,19$) : autre achat américain de 4,3 G$ US
Le fournisseur d’électricité de la Nouvelle-Écosse allonge 4,3 milliards de dollars américains pour mettre la main sur son pendant d’Arizona UNS Energy Corp., incluant la prise en charge d’une dette de 1,8 G$US.
Fortis cherche à diversifier ses sources de revenus dans une région où la croissance est solide. Des investissements prévus par UNS dans ses infrastructures devraient aussi faire croître sa base de clients et de revenus, au fil du temps.
L’offre de 60,25$US représente une prime de 31,5% par rapport au cours d’UNS.
À première vue, le prix payé de 2,2 fois la valeur comptable d’UNS apparaît élevé par rapport à des transactions similaires, dit Ross Fowler, de Barclays, mais il se justifie peut-être par la croissance élevée de 7% des bénéfice d’UNS et certains bénéfices fiscaux.
«Il faudra que Fortis dégage des synergies d’au moins de 25 M$US pour que la transaction ajoute à ses profits en 2015», dit l’analyste.
Pour financer cet achat, Fortis a émis 2,0 G$ de débentures convertibles. Si ces débentures sont converties, Fortis aura 2 G$ de plus d’actions en circulation, précise M. Fowler.
L’action de Fortis recul de 5% en matinée jeudi.
Le titre de Fortis pourrait vivoter jusqu’à ce que les investisseurs se familiarisent avec les termes de la transaction, d’ici sa clôture à la fin de 2014, prévoit l’analyste.
Cet achat survient six mois après celui de CH Energy, dans l’état de New York, au coût de 1,5 G$.
«Fortis a réalisé plusieurs gros achats qui l’ont transformé, depuis 10 ans. UNS n’est pas dans cette catégorie», commente Andrew Kuske, de Credit Suisse, qui ne touche pas à son cours-cible de 36$.
UNS représentera 25% des actifs et 28% des bénéfices d’exploitation de Fortis.