Que faire avec les titres de BRP, Transat et Reitmans ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
BRP (DOO, 26,47 $) : un bénéfice ajusté meilleur que prévu
Le fabricant des Ski-Doo, Sea-Doo et Can-Am rencontre les attentes de Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins, au premier trimestre depuis son entrée en Bourse.
Les revenus de 641 M$ sont 2 % inférieurs aux prévisions.
Par contre, le bénéfice ajusté de 0,07 $ par action, qui élimine des charges non récurrentes, surpasse les prévisions de 0,05 $ par action, précise l’analyste.
«Le titre devrait bien réagir aux résultats et en anticipation du congrès annuel de 15 et 16 septembre à Orlando où BRP défendra sa position concurrentielle avec le lancement des modèles 2014 de ses véhicules tout terrain Can-Am et le véhicule à trois roues Spyder, ainsi qu’un motomarine Sea-Doo plus puissant», indique M. Poirier.
Les investisseurs attendaient plus, puisque l’action de BRP recule de 3 %, jeudi matin. Après avoir connu un bond de 37 % dès son entrée en Bourse à la toute fin de mai, son titre a perdu 10 % depuis le sommet de 29,50 $ du 3 septembre.
À son évaluation actuelle de 9,4 fois le bénéfice d’exploitation prévu en 2015, le titre est attrayant pour profiter de la croissance des véhicules récréatifs motorisés, avance M. Poirier.
Son cours-cible de 32 $ laisse entrevoir un gain de 21 %, d’ici un an.
Transat A.T. (TRZ.B, 10,60 $) : le redressement produit un trimestre record
Transat A.T. (TRZ.B, 10,60 $) : le redressement produit un trimestre record
Le voyagiste Transat A.T. a pris les analystes de court en produisant le meilleur trimestre de son histoire, avec un bénéfice plus de deux fois supérieur au consensus.
L’effet de surprise est un phénomène fréquent dans les cas de redressement d’entreprise, comme en témoigne le bond de 12 % de l’action jeudi matin.
Même les revenus de 927 millions ont dépassé les attentes, malgré la décision de Transat de réduire le nombre de ses vols pour la saison estivale pour améliorer sa rentabilité.
Des marges et des prix de vente plus élevés ont produit le levier de rentabilité qui a mené au bénéfice de 0,80 $ par action, note Benoit Poirier, de Valeurs mobilières Desjardins.
Le contrôle des coûts a aussi permis à Transat de terminer le trimestre avec une encaisse de 389 millions de dollars, 40 % plus que prévu.
L’entreprise promet toujours un retour à des profits ajustés après impôts pour l’exercice actuel. Son programme de rationalisation prévoit des économies de 15 M$ en 2013, de 20M$ en 2004 et de 20 M$, en 2015.
«Nous apprécions la nouvelle stratégie de Transat qui consiste à moduler sa capacité de vol en fonction de la demande et à augmenter les prix de vente, afin d’améliorer ses marges», note M. Poirier qui maintient son cours-cible de 11 $.
Reitmans (RET.A, 7,98 $ ) : rate la cible de loin, son action à un plancher en 9 ans
Reitmans (RET.A, 7,98 $ ) : rate la cible de loin, son action à un plancher en 9 ans
Le principal détaillant pour femmes au pays rate la cible de loin avec une chute de 6,8% des ventes de ses magasins ouverts depuis plus d’un an, au deuxième trimestre.
Non seulement le recul de ses ventes est-il trois fois pire que prévu, mais il représente une détérioration marquée par rapport au recul de 3,5 % du premier trimestre, note John Morris, de BMO Marchés des capitaux.
La hausse de 8,1 % des ventes comparables du mois d’août est moins forte qu’il n’y paraît parce qu’il s’agit d’un rebond après les perturbations majeures d’approvisionnement, un an plus tôt.
En conséquence, l’analyste charcute de 0,51 à 0,15 $ par action ses prévisions de bénéfice pour 2013 et de 0,72 $ à 0,44 $ par action celles de 2015.
Il réduit aussi son cours-cible de 9 à 8 $.
L’analyste se dit toutefois prêt à accorder au titre un multiple élevé de 18 fois le bénéfice prévu en 2014, car il n’a pas perdu espoir que la rationalisation et le repositionnement du détaillant redresseront éventuellement ses marges.
M. Morris aimerait aussi voir les stocks diminuer, ce qui éviterait au détaillant d’avoir à solder ses marchandises. Les stocks ont encore augmenté de 17 % par pied carré, au deuxième trimestre.
Le dividende de 0,20 $ par trimestre est maintenu pour l’instant, mais M. Morris n’exclut pas la possibilité que le conseil le réduise en cours d’année si les ventes et les marges ne rencontrent pas les objectifs internes.
L’encaisse au bilan, qui a longtemps servi de coussin au titre en Bourse, a chuté de 36 % à 147 millions de dollars, depuis un an.
L'action de Reitmans chute de 13 %, à un plancher depuis neuf ans, jeudi matin.