Que faire avec les titres de Bombardier, Reitmans et West Fraser Timber ? Voici quelques recommandations d’analystes susceptibles de faire bouger les cours prochainement. Note : l’auteur peut avoir une opinion totalement différente de celle exprimée.
Bombardier (BBD.A, 4,99 $) : la confiance règne
Alors que Bombardier a fait voler pour la première fois l’appareil CSeries qui lui a coûté 3,4 milliards de dollars américains à mettre au point, la confiance d’un analyste règne.
Le CSeries est crucial pour Bombardier puisque la société prévoit que l’appareil lui procurera des revenus additionnels de 5 à 8 milliards une fois qu’il atteindra la vitesse de croisière de 120 livraisons par année.
« Le premier vol fait progresser et réduit le risque de notre thèse de placement qui repose sur l’effet potentiel des nouveaux produits sur les perspectives de bénéfices de Bombardier », écrit David Tyerman, de Canaccord Genuity
L’analyste mise sur un rebond soutenu des bénéfices et de l’action de Bombardier au cours des prochaines années grâce à l’impact combiné d’une demande accrue pour les avions et les marges croissantes des nouveaux appareils, en plus des meilleures marges de Bombardier Transport.
Bombardier Aérospatiale devrait faire passer ses marges avant impôts de 6 à 8 %, en 2013, exclusion faite des coûts du CSeries. C’est majeur pour une division qui réalise des revenus de 10,7 milliards.
La division des trains et des wagons de métro devrait aussi faire croître ses marges de 6 % qu’elles étaient en 2012 à un record de 8 % en 2014. Encore là, il s’agit d’un levier de rentabilité important sur des revenus de 9,5 milliards de ventes prévues en 2014.
Bombardier lance aussi le Learjet 84 avec des ventes additionnelles estimées de 1 à 1,5 G$, dès 2014 et le Global 6000/7000 avec des ventes estimées à entre 2 à 3 G$, à partir de 2016.
Une fois les coûts du CSeries derrière elle, les flux de trésorerie excédentaires de Bombardier devraient croître de 500 M$ par année en 2014 et en 2015. M. Tyerman projette aussi un bond de 0,37 $ à 0,57 $ des bénéfices entre 2013 et 2014. Son cours-cible : 6 $.
Reitmans (RET.A, 8,03 $) : le détaillant devrait couper son dividende de 40 %
Reitmans (RET.A, 8,03 $) : le détaillant devrait couper son dividende de 40 %
La chute de 6,8 % des ventes des magasins de Reitmans ouverts depuis plus d’un an, au deuxième trimestre, est bien pire que la performance de la plupart de ses concurrents, dont La Baie et Sears, indique Mark Petrie, de CIBC Marchés mondiaux.
« Il est difficile d’imaginer que le détaillant puisse améliorer ses marges brutes tant que la taille de ses stocks augmente et que ses ventes déclinent. Par prudence, la société devrait donc réduire son dividende de 40 % pour préserver des liquidités », conseille l’analyste au principal détaillant de vêtements pour femmes.
Une telle coupe réduirait de 100 à 70 % la part de ses bénéfices que le détaillant distribue en dividendes.
M. Petrie charcute ses prévisions de bénéfices de 0,47 à 0,22 $ pour 2014 et celles pour 2015 de 0,58 à 0,33 $.
En conséquence, son cours-cible diminue de 10 à 8 $.
West Fraser Timber (WFT, 88,17 $) : hausse des coûts et baisse des prix à court terme
West Fraser Timber (WFT, 88,17 $) : hausse des coûts et baisse des prix à court terme
West Fraser Timber n’est plus sur la liste des titres préférés de Valeurs mobilières TD parce que le gain potentiel n’est plus que de 15 % par rapport au cours-cible de 110 $.
De plus, les investisseurs sous-estiment aussi l’effet de la hausse récente des droits de coupe dans l’Ouest canadien qui augmentera les coûts des scieries de 4 à 6 % dans cette région, indique l’analyste de TD Sean Steuart.
Surtout que cette hausse survient à un moment où les prix du bois reculent de leur sommet de l’été.
« À long terme, la stratégie fonceuse de West Fraser qui consiste à accroître la capacité de ses scierie en investissant et par acquisition reste la bonne, mais les pressions à la baisse sur les prix du bois modèrent notre enthousiasme », note-t-il.
West Fraser double en effet ses dépenses en capital de 150 à 312 M$ en 2013 afin de rester le producteur aux plus bas coûts.
M. Steuart s’attend aussi à l’acquisition de scieries dans le Sud des États-Unis et en Alberta.
Le titre reste néanmoins peu dispendieux par rapport à son bénéfice d’exploitation et ses flux de trésorerie, d’où la recommandation d’achat de M. Steuart.