Les actions de BCE et de Telus arrivent au bout de leur élastique, croit Vince Valentini, de Valeurs mobilières TD. L’analyste spécialiste du secteur des télécommunications recommande désormais de vendre les deux actions, convaincu que les marchés leur ont donné une évaluation trop généreuse.
L’hypothèse pour les deux joueurs est la même. « Selon nous BCE et Telus ont sensiblement dépassé leurs fondamentaux depuis quelques mois, écrit M. Valentini dans une note publiée mercredi. Maintenant, même avec le rendement du dividende, nous prévoyons un retour sur l’investissement négatif pour la prochaine année. »
Depuis le début du deuxième trimestre, l’action de Telus a avancé de 9%, celle de BCE gagne 7%. L’indice boursier canadien S&P/TSX, pour sa part, a reculé de 7%.
Les deux titres s’approchent d’un sommet historique. Ils s’échangent à prime sur les sociétés comparables canadiennes et américaines, ajoute l’analyste.
Pour les deux sociétés de télécommunication, la recommandation passe de « conserver » à « réduire la participation ». M. Valentini maintient sa cible sur BCE à 39$. Cela représente une baisse de 8,8% par rapport à la fermeture de mardi.
Pour Telus, l’analyste maintient aussi sa cible à 58 $. C’est un recul de 8,2%, toujours par rapport à la fermeture de mardi.
Les actions de Telus et de BCE sont en quelque sorte victimes de leur succès, succès nourri par leur rendement du dividende. Celui de Telus est de 3,92%; celui de BCE s’élève à 5,09%.
Le dividende planche de salut (à la page suivante)
Le dividende planche de salut
Les titres des grandes sociétés versant un généreux dividende ont constitué un lieu de refuge pour plusieurs investisseurs. Cet investissement représente une solution de rechange au marché boursier en général et aux titres à revenu fixe.
D’un côté, les actions sont mal aimées au moment où la reprise économique bat de l’aile. De l’autre côté, les obligations et les titres de revenus fixes ne récompensent plus les épargnants au moment où les taux d’intérêt sont à un creux historique. Leur rendement famélique ne protège même pas de l’inflation. Une obligation canadienne de 10 ans donne un rendement de 1,6%. Pour l’obligation américaine de 10 ans, c’est 1,5%.
La majorité des collègues de M. Valentini recommandent aussi la prudence, mais ne jettent pas totalement la serviette.
Des 18 analystes qui suivent l’action de Telus, M. Valentini est le seul avec une recommandation de vente. Parmi les 17 autres, 7 recommandent l’achat et 10 émettent la recommandation « conserver ». Le cours cible moyen est de 61,05$.
Des 22 analystes qui suivent l’action de BCE, 5 en suggèrent l’achat, 15 émettent la recommandation « conserver » et 2 conseillent la vente. La cours cible moyen est de 41,02$.
À la fermeture, l’action de BCE perd 0,68% à 42,49$. L’action de Telus enlève 1,6% à 62,23$.