Dans le but de fournir aux gestionnaires de fonds et aux investisseurs institutionnels un indice de référence pour le Québec, Banque Nationale Groupe financier a lancé la semaine dernière un indice boursier québécois, l'Indice Québec Banque Nationale.
L'indice reflète le rendement d'un ensemble d'actions ordinaires et de parts de fiducie de revenu de sociétés dont le siège administratif se situe au Québec. Les entreprises inscrites à la cote de la Bourse de Toronto y seront admissibles, si la valeur de leurs titres négociés excède 150 M$ et que leur cours est supérieur à un dollar.
Sur le plan de la liquidité, les actions doivent faire l'objet d'un maximum de 20 jours sans transactions par an et le volume minimum de 50 M$ sur la même période. Si une firme dont le titre fait partie de l'indice se fait acquérir en cours d'année, elle sera remplacée.
En tout, 58 compagnies font partie de l'indice. Bombardier, la Banque Nationale ainsi que le Canadien National sont les titres dont la pondération est la plus élevée. Le poids relatif de chaque titre est limité à 5 % et un rééquilibrage est prévu deux fois l'an, en avril et en octobre.
À vue de nez, les secteurs les plus représentés sont le secteur financier, avec la Banque Nationale et le Financière Power étant les plus représentés, la consommation, avec Saputo, Gildan et Métro, et l'industrie, avec le Canadien national et le Groupe SNC-Lavalin, selon Philippe Cousineau, directeur général, Actions et cochef des ventes institutionnelles, Banque Nationale Financière. Le secteur des ressources naturelles est faiblement représenté.
« Cet indice répond à un besoin de nombreux investisseurs, qu'il s'agisse de particuliers ou professionnels du secteur, qui recherchent une façon économique et efficace de suivre le rendement d'un ensemble de sociétés établies au Québec », affirme-t-il.
Philippe Cousineau ajoute que certains gestionnaires de fonds, comme Altamira (Fonds croissance Québec Altamira) et le Mouvement Desjardins (Fonds Desjardins Équilibré Québec), offrent des fonds québécois et se cherchaient un comparatif.
Pour les conseillers, l'indice servira dans un premier temps de mesure de référence pour l'activité boursière québécoise. Pour l'instant aucun produit n'est toutefois offert, comme un fonds négocié en bourse suivant l'indice. Jean-Philippe Cousineau note que son employeur ne ferme pas la porte à la conception d'un tel produit entretemps.
Rendement
Du 30 septembre au 3 mars, l'indice affiche un rendement total de 11,2%, soit moins que l'Indice S&P TSX, qui était de 14,9 % durant la même période.
« L'énergie et les matériaux ont surperformé. Au Québec, il y en a moins, donc c'est sûr qu'on va moins bien faire », note Philippe Cousineau.
Par ailleurs, d'autres indices existent aussi pour tâter le pouls des firmes du Québec. Parmi ceux-ci, il y a l'Indice Québec 30 (IQ-30). À la différence de l'indice de la Banque Nationale, l'IQ-30 pondère géographiquement notamment en fonction de son centre de productivité, comme le pourcentage d'employés travaillant au Québec, et le pourcentage de propriété des Québécois.
« La Banque de Montréal en fait aussi un, mais il couvre plus les petites capitalisations. Nous, on a pris des règles qui ressemblent à celles appliquées au TSX », explique Philippe Cousineau.