Quand la Fed va-t-elle annoncer qu’elle ralentit ses mesures de soutien à l'économie? Cette question tient en haleine les investisseurs depuis plusieurs mois et devient encore plus centrale après la solide performance du marché américain de l’emploi en novembre.
Le Dow Jones a reculé de 0,41% au cours des cinq dernières séances, tandis que l'indice élargi Standard & Poor's 500 a cédé 0,04%. Le Nasdaq, à dominante technologique, a pris 0,06%.
Il y a peu de résultats importants qui seront dévoilés cette semaine. Après les grandes banques, c’est au tour de la Laurentienne de faire part de sa performance du quatrième trimestre.
La Banque Laurentienne ne profite pas d’un contexte d’affaires aussi favorable que celui de sa comparable albertaine, la Canadien Western Bank, qui a dévoilé de solides résultats la semaine dernière.
Cela dit, la Laurentienne, qui publie ses résultats du quatrième trimestre mercredi, devrait afficher une performance décente grâce à ses récentes acquisitions.
John Aiken, analyste pour Barclays, prévoit que la banque montréalaise affichera un bénéfice par action de 1,31$ pour les trois derniers mois de son exercice, soit un cent de moins que l’ensemble des analystes.
Cela se compare à un profit de 1,17$ l’action réalisé à la même période l’an dernier.
La Laurentienne doit composer avec plusieurs facteurs défavorables. La grande partie de ses activités bancaires sont concentrées au Québec, dont l’économie croît lentement. En outre, elle souffre de la faiblesse des marges d’intérêt. Et contrairement aux grandes banques, elle est peu active sur les marchés financiers. Elle ne peut donc gonfler ses bénéfices grâce aux activités de négociation en Bourse, par exemple.
Voilà pourquoi depuis deux ans elle cherche à diversifier ses revenus. Elle a notamment réalisé l’acquisition de la Fiducie AGF, qu’elle a intégré à sa division B2B Banque. Cette fiducie offre une gamme de produits financiers, dont des certificats de placement garanti, des dépôts à terme et des prêts à des conseillers financiers à travers le Canada.
La Laurentienne tire déjà profit de cette acquisition réalisée en 2012, mais l’intégration se fait sur une longue période. M. Aiken prévoit qu’elle sera complétée au troisième trimestre de 2014.
L’analyste souligne que l’action de la Laurentienne a profité de l’évaluation plus généreuse accordée aux titres bancaires récemment. Or, comme il ne s’attend pas à de grandes surprises favorables des résultats de la Laurentienne, il craint que de faibles résultats fassent chuter la valorisation accordée au titre.
Rappelons que la Laurentienne a mis à pied 91 salariés en octobre, comme l’apprenait Les Affaires. Le réseau de représentants hypothécaires mobiles a notamment été aboli.
Transat: besoin d'un nouvel élan
Quel redressement Transat A.T. a connu au cours de la dernière année! Ce regain d’altitude se poursuivra-t-il au cours de la prochaine année? Tel est la grande question.
Le voyagiste montréalais va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre mercredi.
Tim James, analyste de TD, prévoit un bénéfice net de 41,1M$ ou 1,06$ par action, comparativement à un profit de 16,6M$ ou 0,75$ l’action à la même période l’an dernier.
Le voyagiste devrait enregistrer des recettes de 786,51M$, en regard de 763,44M$ à la même période il y a un an.
Transat a convaincu les investisseurs de son agilité. Elle a réussi à réduire ses coûts de façon importante au cours de la dernière année. Elle a amélioré sa rentabilité en limitant sa capacité, dans un marché où Air Canada, WestJet et Sunwing ajoutent de nombreux sièges pour transporter les voyageurs vers le sud ou l’Europe.
M. James a relevé sa cible pour le titre à 16$, comparativement à 13$ auparavant, mais a abaissé sa recommandation à conserver (par rapport à achat), en raison de l’appréciation récente de l’action.
Transat a réalisé un travail exceptionnel pour améliorer sa base de coûts dans un marché ultra concurrentiel. La suite sera cependant plus difficile.
L’entreprise doit notamment former au cours des prochains mois ses pilotes pour de nouveaux appareils, les Boeing 737. Même si la société dirigée par Jean-Marc Eustache en bénéficiera à long terme, elle devra assumer les coûts occasionnés par ces formations.
Le Château peine encore
Le détaillant mode Le Château a fait part de certaines améliorations à son troisième trimestre, mais il est loin des années fastes qu’il a connues.
Pour les trois mois achevés le 26 octobre, la chaîne a encaissé une perte de 5M$ ou 0,18$, comparativement à une perte de 3,6M$ ou 0,14$ l’action à la même période il y a un an.
Le détaillant a dû accepter une marge bénéficiaire moindre, en raison de l’intensification des activités promotionnelles. Son rival Reitmans avait également indiqué dans ses résultats la semaine dernière que certaines enseignes devaient offrir de généreuses promotions pour attirer les clients.
Au cours des trois derniers mois complétés, les ventes ont augmenté de 2,5%, tandis que les revenus des magasins comparables ont progressé de 3,1% comparativement à la même période l’an dernier.
Les ventes des magasins comparables, une importante mesure de la performance des détaillants, ont cependant reculé de 2,2% au cours des cinq premières semaines du quatrième trimestre.
Le titre a rebondi de façon importante (41% au cours de la dernière année) en raison des progrès menés dans son repositionnement. Or, les résultats dévoilés vendredi montrent que la chaîne montréalaise a encore d’importants défis à relever. Les investisseurs pourraient donc punir son titre.
Avec AFP