Avec une dizaine de séances boursières à faire en 2013, les négociateurs agissent prudemment, dans l’espoir de préserver les solides gains enregistrés depuis le début de l’année à Wall Street. Les investisseurs auront à l'oeil Ben Bernanke, qui présidera sa dernière réunion du comité de politique monétaire de la Réserve fédérale (Fed).
Les investisseurs espèrent que la Fed leur fera comme cadeau pour les fêtes de laisser son programme de rachats d'actifs intact, lors de sa réunion qui se tiendra mardi et mercredi.
L’anticipation du retrait progressif des injections de liquidités de la Fed a heurté les indices au cours de la dernière semaine: le Dow Jones et le S&P 500 ont reculé de 1,6%, tandis que le Nasdaq a cédé 1,5%.
Une entreprise baromètre en meilleure forme
Quoi de mieux que les résultats du spécialiste de la livraison de colis FedEx pour mesurer l’état de santé de l’économie mondiale à la veille de la nouvelle année?
FedEx va dévoiler mercredi ses résultats du deuxième trimestre 2014.
Les analystes prévoient un bénéfice ajusté de 1,64$ US par action, une hausse de 17,8% par rapport à la même période l’an dernier.
Les ventes devraient s’établir à 11,5G$ US, soit une augmentation de 3,6% en comparaison des recettes du deuxième trimestre de 2013.
Dans une analyse publiée début décembre, Brandon R. Oglenski, de Barclays Capital, s’est dit encouragé par les récentes données sur les volumes de colis transportés tant aux États-Unis qu’à l’étranger. Il attend toutefois de voir la croissance de la demande se traduire en un contexte plus favorable au chapitre des tarifs facturés pour les services offerts par FedEx.
Même si l’action de FedEx a gagné 50% en 2013 et s’est particulièrement appréciée depuis trois mois, elle demeure la préférée de M. Oglenski dans le secteur des transporteurs spécialisés en fret aérien et en transport de marchandises par voie terrestre.
Une amélioration des perspectives du secteur et des gains d’efficacité devraient continuer de mousser la performance boursière de FedEx, croit l’analyste. À cela s’ajoute le programme de rachat d’actions annoncé récemment par la direction. M. Oglenski a ainsi fait passer sa cible de 145$ US à 160$ US.
La firme Raymond James croit pour sa part que le plan de réduction de coûts de FedEx mis en place récemment va produire d’excellentes retombées au cours de la prochaine année.
Même si l’évaluation accordée au titre est devenue plus généreuse, les analystes de Raymond James invitent les investisseurs à considérer le formidable potentiel de rentabilité de FedEx à long terme.
La cible moyenne des analystes est de 142,91$ US.
BlackBerry, pas de cadeau-surprise
BlackBerry, pas de cadeau-surprise
Le trouble fabricant de téléphones ontarien BlackBerry ne devrait offrir un beau cadeau à ses actionnaires lorsqu’il dévoilera ses résultats du troisième trimestre 2014 ce vendredi.
Kris Thompson s’attend au pire. «Le trimestre va être désastreux», a-t-il dit au Globe & Mail, soulignant que l’entreprise est obligée de vendre des propriétés immobilières pour se renflouer. L’analyste croit peu aux chances de redressement.
Steven Li, de Raymond James, prévoit que l’ex-enfant chéri de la technologie accusera une perte de 1,7G$ US ou 0,39$ US l’action pour les trois mois terminés en novembre. L’an dernier, BlackBerry avait encaissé un bénéfice de 0,02$ par action.
L’ensemble des analystes qui suivent BlackBerry prévoient une perte ajustée de 0,42$ US par action. Les analystes attendent des revenus de 1,59G$ US, comparativement à 2,7G$ US au même trimestre l’an dernier.
Maintenant que la revue stratégique des opérations de BlackBerry est terminée, les investisseurs vont étudier avec attention les progrès réalisés au chapitre de la restructuration des activités.
Selon M. Li, les dépenses d’exploitation devraient diminuer de 50% d’ici le premier trimestre de l’exercice 2015.
D’après les données compilées par la firme Gartner, les appareils BlackBerry réellement vendus (que les distributeurs ne retournent à l’entreprise) ont poursuivi un déclin accéléré au cours des trois derniers mois terminés en octobre.
En Amérique du Nord, les ventes ont chuté de 23% par rapport au trimestre précédent, de 26% en Europe et de 31% dans les pays émergents.
BlackBerry dispose d’un plus grand coussin financier pour mener sa restructuration, grâce à l’investissement de 1G$ US de Fairfax et d’autres investisseurs annoncé au début de novembre. M. Li se demande néanmoins si cela sera suffisant étant donné que l’entreprise devrait continuer d’afficher des pertes de l’ordre de 500M$ US au cours des prochains trimestres.
Nike: un trimestre moins explosif
Nike: un trimestre moins explosif
Il faudra une autre solide performance trimestrielle pour donner un nouveau souffle à Nike, après que son titre ait bondi de 57% en un an.
Le géant des équipements sportifs, qui a été ajouté à l’indice Dow Jones en septembre, va dévoiler ses résultats du deuxième trimestre 2014 jeudi.
Ces résultats s’annoncent moins exceptionnels que ceux du précédent trimestre, qualifiés de légendaires pas l’analyste Robert S. Drbul, de Barclays. L’entreprise qui veut améliorer le sort des athlètes du monde entier avait alors dévoilé un bénéfice de 0,11$ supérieur à ses prévisions.
Pour ce trimestre, les analystes prévoient en moyenne un bénéfice de 0,58$ US l’action, ce qui représente une faible hausse de 1,7% par rapport à la période comparable il y a un an.
Wall Street vise des recettes de 6,44G$ US, soit une augmentation de 7,3% sur le trimestre comparable de l’an dernier.
Le rendement potentiel de Nike est limité, si on se fie à la cible moyenne de 79,90$ US des 30 analystes qui suivent l’entreprise. Paul Swinand, de Morningstar, estime la juste valeur du titre à 60$ US et invite les investisseurs à le vendre s’il atteint 81$ US.
Bref, comme un bon athlète, Nike devra livrer une performance hors du commun pour atteindre de nouveaux sommets en Bourse.
Avec AFP