Septembre devait être un mois très risqué en Bourse, en raison des nombreux obstacles comme la menace d'une guerre en Syrie et l'élection de Larry Summers à la tête de la Réserve fédérale américaine. Or, les principaux indices nord-américains s’en sont bien tirés jusqu’à présent.
Lors des cinq dernières séances, les Bourses américaines ont gagné respectivement 1,3% (le S&P 500 et le Dow Jones) et 1,4% (le Nasdaq). La Bourse de Toronto a pour sa part avancé de 0,7%.
Faute de résultats d’entreprises phares, l’attention des investisseurs sera tournée cette semaine vers les indicateurs économiques et le plafond de la dette des États-Unis (eh oui, cette préoccupation est de retour).
Parmi les titres qui feront la manchette, BlackBerry figure au sommet de la liste.
BlackBerry a doublement déçu l’auteur de ces lignes vendredi. L’ancienne darling canadienne de la technologie a non seulement averti qu’elle affichera des résultats nettement inférieurs aux prévisions à son deuxième trimestre terminé en août, elle a en outre volé le punch d’une semaine très tranquille en termes de résultats financiers.
Les résultats du fabricant de téléphones ontarien représentaient les seuls à retenir notre attention pour notre rubrique hebdomaire Sur LesAffaires.com cette semaine.
Mais voilà, la société dirigée par Thorston Heins a admis vendredi que ses revenus s’établiront à environ 1,6 G$ US au deuxième trimestre, plutôt que les 3G$ US prévus.
Une charge de 930M$ US à 960M$US sera inscrite aux résultats, notamment parce que les BlackBerry Z10, qui devaient être le fer de (re)lance de l’entreprise ne se sont pas vendus comme prévu.
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Dans la foulée, BlackBerry laisse aller 4500 salariés, ce qui devrait se traduire par une charge de 225M$US, calcule Krish Thompson, de la Financière Banque Nationale. Elle devrait ainsi encaisser une perte d’exploitation de 995 M$ US pour le trimestre.
L’action de la société de Waterloo a perdu 16% ou 1,74$ à 9,08$ à la Bourse de Toronto vendredi. Elle sera certainement sur le banc des punitions pendant un long moment.
BlackBerry détenait des liquidités qui équivalent à 4,95$ US par action à la fin du deuxième trimestre. L’analyste de la Financière avertit toutefois que ces liquidités pourraient s’évaporer rapidement.
L’entreprise pourrait toutefois trouver un sauveur, vous dites-vous encore? Certes, le processus de mise en vente n’est pas mort, mais l’entreprise est en moins bonne position pour commander un prix fort. M. Thompson avertit les investisseurs de ne pas investir uniquement sur la possibilité que BlackBerry soit acquise.
Sa cible est abaissée de 8$ US à 5$ US.
Barrick Gold
Barrick Gold, le plus important producteur d’or du monde, continue de remanier sa direction afin d’accroître son efficacité.
L’entreprise, qui a été sous pression d’actionnaires activistes en raison de sa mauvaise gouvernance et de son piètre rendement en Bourse, a déjà réduit de 30% son personnel administratif cette année.
Le géant torontois prévoit maintenant créer de nouvelles entités corporatives qui seront plus étroitement gérées par les hauts dirigeants établis à son siège social de Toronto.
Comme bien d’autres sociétés aurifères, Barrick Gold cherche par tous les moyens à réduire ses coûts d’exploitation après que le métal jaune ait subi sa pire baisse en trois décennies.
La société vend des actifs non stratégiques et ferme des mines dont les coûts sont trop élevés. La direction de Barrick veut ainsi être plus rentable et plus agile.
Les titres aurifères ont enregistré une lourde perte vendredi, les investisseurs se positionnant pour une éventuelle réduction du programme de rachat d’obligations de la Réserve fédérale américaine. Barrick Gold a elle-même perdu plus de 4% à 19,11$ à la Bourse de Toronto.
L’or, qui s’apprécie lorsque la banque centrale américaine injecte des liquidités massives dans l'économie (un phénomène inflationniste), pourrait pâtir de l’intention de la Fed de réduire ses interventions pour stimuler l’économie dès la fin octobre.
Nike
Le géant des vêtements et chaussures de sport Nike est la seule entreprise bien connue à dévoiler ses résultats trimestriels au sud de la frontière cette semaine.
Robert S. Drbul, de Barclays Capital, prévoit que l’équipementier sportif dévoilera pour son premier trimestre 2014 des ventes de 6,99G$US, une croissance de 8% par rapport au même trimestre de l’exercice 2013.
Nike devrait avoir profité de la vigueur du marché de l’Amérique du Nord avec une croissance de plus de 12%, et une reprise de l’Europe de l’Ouest, avec une croissance de 3%. En revanche, ses revenus ont probablement décliné de 5% en Chine, estime l’analyste de Barclays.
Il anticipe un bénéfice de 0,75$ US par action, tandis que l’ensemble des analystes visent plutôt 0,78$ US l’action. L’an dernier à pareille date, Nike avait réalisé un bénéfice de 0,64$ US par action.
À plus long terme, Nike devrait bénéficier des dépenses des admirateurs de la Coupe de monde de soccer qui se déroulera au Brésil l’été prochain. Les résultats de la deuxième moitié de l’exercice 2014 devraient donc profiter de l’élan de l’un des événements sportifs les plus suivis du monde.
Voicil les principaux événements à surveiller cette semaine Sur LesAffaires.com:
Mardi :
Banque du Canada : Discours d’un sous-gouverneur de la Banque du Canada, L. Schembri
Statistique Canada : Ventes au détail
États-Unis :
Indice S&P/Case-Shiller du prix des maisons, juillet 2013
Confiance des consommateurs, septembre 2013
Mercredi :
Résultats du troisième trimestre : AGF
Résultats du quatrième trimestre : H2O Innovations
Assemblée des actionnaires : Alimentation Couche-Tard
États-Unis :
Nouvelles commandes de biens durables, août 2013
Ventes de maisons neuves, août 2013
Jeudi :
Résultats du premier trimestre : Nike
Assemblées des actionnaires : GLV, Open Text
États-Unis :
Demandes d’assurance-chômage, 16-20 septembre 2013
PIB réel, deuxième trimestre de 2013
Ventes en suspens de maisons existantes, août 2013
Vendredi :
Résultats du deuxième trimestre : BlackBerry
Statistique Canada :
Rémunération hebdomadaire moyenne, juillet 2013
États-Unis :
Revenu personnel, août 2013
Dépenses de consommation, août 2013
Déflateur des dépenses de consommation, août 2013
Indice de confiance du Michigan, septembre 2013
Avec AFP. Recherche Rachel Tousignant.