Le premier trimestre s’achève et la performance des indices démontre le changement d’humeur des investisseurs. Après l’euphorie de 2013, place à une attitude plus défensive.
C’est d’ailleurs ce qui s’est produit la semaine dernière, où seuls les blue chips du Dow Jones ont affiché des gains. Le Dow Jones a avancé de 0,12% à 16323, tandis que l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,48% à 1857 points.
L’indice Nasdaq, plus sensible aux changements d’humeur des investisseurs, a chuté de 2,83% à 4155 points. Il s'agit de sa plus forte baisse hebdomadaire depuis 15 mois.
La prochaine semaine sera calme en termes de résultats trimestriels, avant que ne s’amorce la saison des résultats du premier trimestre avec le géant Alcoa la semaine suivante.
Cette semaine, les investisseurs surveilleront surtout les données sur l’emploi qui seront publiées des deux côtés de la frontière vendredi.
Deux détaillants québécois dévoileront leurs résultats du quatrième trimestre cette semaine.
La Baie: premier trimestre avec Saks
La plus vieille chaîne de magasins du pays dévoile ses résultats du quatrième trimestre, les premiers à inclure ceux de sa récente acquisition du détaillant américain Saks.
La Baie publie ses résultats le quatre avril avant l’ouverture des Bourses, vers 8h30.
David Hartley, analyste de Credit Suisse, prévoit que l’entreprise torontoise dévoilera des ventes de 2,36G$, dont 929 M$ proviendrait de la chaîne américaine Saks.
Un tel montant représenterait une croissance de 70,3% par rapport à la même période l’an dernier.
M. Hartley souligne que la semaine supplémentaire de ventes au quatrième trimestre de l’an dernier a ajouté 40 à 50M$ de revenus. La Baie ne pourra pas compter sur cette semaine additionnelle cette année.
En outre, comme la majorité des détaillants, La Baie pourrait avoir souffert de la météo défavorable lors des trois derniers mois de son exercice.
L’analyste de Credit Suisse est moins optimiste que l’ensemble de ses homologues en ce qui a trait au bénéfice par action. Il vise un bénéfice par action ajusté de 0,42$, contre 0,54$ en moyenne pour tous les experts sondés par Bloomberg.
L’an dernier, l’entreprise torontoise avait dégagé un bénéfice ajusté de 0,86$ par action.
Il faudra par ailleurs surveiller l’endettement de La Baie. Celui-ci devrait être passé de 850,6M$ à 3,33G$ au plus récent trimestre, en raison de l’achat de Saks. Cela représenterait plus de 1,55 fois sa valeur boursière.
Compte tenu de cette récente transaction, La Baie est le détaillant le plus endetté parmi les sociétés du secteur inscrites en Bourse au Canada.
Reitmans: quand le vent tournera-t-il?
La chaîne montréalaise Reitmans devrait une fois de plus afficher une décroissance de ses ventes et une perte à son quatrième trimestre.
C’est du moins ce qu’anticipe Mark Petrie, analyste chez Marchés mondiaux CIBC.
Le principal détaillant de vêtements pour femmes au pays dévoile ses résultats du quatrième trimestre le mercredi 2 avril après la fermeture des Bourses.
L’analyste de CIBC prévoit que la chaîne dirigée par Jeremy Reitmans encaissera une baisse de 7,5% de ses revenus à 247,5M$.
Selon M. Petrie, les ventes des magasins comparables, une mesure très surveillée pour évaluer la performance des détaillants, devraient avoir fléchi de 2,5% dans le pire des cas, ou, au mieux, avoir stagné.
La météo n’a pas joué en faveur des détaillants cette année et Reitmans, qui exploite les magasins du même nom ainsi que RW & Co, Thyme Maternité, Addition Elle et une multitude d’autres enseignes, n’y échappera pas.
Mark Petrie anticipe une perte de 0,05$ par action au quatrième trimestre de 2013, comparativement à une perte de 0,02$ l’action à la même période l’an dernier.
Il n’est pas prévu que Reitmans tienne une conférence sur ses résultats. Cela dit, il faudra lire attentivement le communiqué, dans l’espoir de déceler des signes pour le prochain exercice.
Amaya: la croissance en jeu
Petite devinette. Qui au Québec connaît une société de l’ouest de l’île de Montréal qui affiche une valeur boursière de plus de 700M$, un chiffre d’affaires de près de 162M$ et est un chef de file mondial pour les jeux de casino en ligne?
Il s’agit d’Amaya Gaming, une société en croissance rapide et qui demeure méconnue auprès du grand public investisseur québécois.
L’entreprise va dévoiler ses résultats du quatrième trimestre lundi 31 mars après la fermeture des Bourses.
Au cours du trimestre, Amaya a annoncé plusieurs changements, dont l’acquisition de la société Diamond Game, ainsi que l’essaimage de certains actifs.
Justin Kew, de Cantor Fitzgerald, souligne que la société devrait avoir bénéficié de la croissance de deux acquisitions réalisées fin 2012, soit Cadillac Jack et Ongame.
M. Kew prévoit que la société dévoilera des revenus de 47,8M$, ainsi qu’un bénéfice avant intérêts, impôts et amortissement (BAIIA) de 17,9M$. Il est un peu moins optimiste que l’ensemble de ses homologues analystes, qui visent 19,5M$.
L’analyste de Cantor vise un bénéfice par action ajusté de 0,09$, contre 0,10$ pour l’ensemble de ses homologues. L’an dernier, Amaya avait dégagé un profit de 0,03$ par action.
Au-delà des résultats du quatrième trimestre, les investisseurs porteront surtout attention aux commentaires sur ce qui se présente pour 2014. M. Young anticipe des revenus de 225M$ et un bénéfice par action de 0,28$ pour le prochain exercice.