La nervosité est croissante chez les investisseurs, tandis que les titres technos ont entraîné dans leur chute les entreprises établies du Dow Jones et du S&P 500 la semaine dernière.
Au cours des cinq dernières séances, le Nasdaq a reculé de 3,1%, le Dow Jones de 2,35% et l'indice élargi S&P 500 de 2,65%.
La saison des résultats entre dans une phase accélérée cette semaine et pourrait donner lieu à d’autres secousses. Des géants technos comme Google et Intel dévoilent leurs résultats du premier trimestre.
Ce sera aussi une semaine importante pour les banques américaines: Citigroup, Goldman Sachs et Bank of America feront aussi part de leur performance du premier trimestre.
Chez nous, petit répit avant la vague de résultats. Les seuls résultats majeurs publiés par une entreprise québécoise sont ceux de l’épicier Metro.
Metro: les rachats d’actions à la rescousse
L’épicier Metro continue de souffrir de la vive concurrence dans l’alimentation, mais a probablement renoué avec la croissance des bénéfices au deuxième trimestre grâce à son programme de rachat d’actions.
L’exploitant des chaînes Metro, Super C et Brunet fera connaître ses résultats mercredi 16 avril.
Vishal Shreedar, de la Financière Banque Nationale, prévoit que les ventes comparables de Metro, soit les recettes des magasins ouverts depuis un an, ont stagné au deuxième trimestre.
«La concurrence demeure intense, mais nous croyons qu’elle commence à se stabiliser par rapport au trimestre précédent», écrit M. Shreedar dans une note.
La rentabilité de Metro au deuxième trimestre a été gonflée par la croissance d’Alimentation Couche-Tard, dans laquelle elle maintient une participation de 5,7%.
Ce facteur a cependant été contrebalancé par une diminution des marges bénéficiaires découlant de la concurrence féroce qui contraint l’épicier à ajuster ses prix.
L’analyste de la Financière prévoit donc que le bénéfice net reculera de 3% par rapport à l’an dernier pour s’établir à 91,6M$.
Il anticipe cependant que le bénéfice par action progressera d’un peu plus de 4% pour s’établir à 1,02$, grâce aux rachats d’actions. Metro aurait racheté 1,7 million d’actions au cours du trimestre, calcule l’analyste.
Dans l’ensemble, les analystes visent un bénéfice de 1,04$ par action.
M. Shreedar maintient une recommandation de superformance pour le titre, même s’il prévoit que le détaillant devra investir davantage dans ses épiceries traditionnelles (85M$ entre 2014 et 2016) pour combler son retard avec ses concurrents.
General Electric: dans l’espoir d’une bougie d’allumage
Même si son aura a considérablement pâli au cours de la dernière décennie, General Electric (GE) demeure un baromètre de l’économie mondiale étant donné la grande diversification de ses activités.
Il est donc toujours intéressant de jeter un oeil à ses résultats trimestriels. Particulièrement dans le contexte où le titre a perdu 9,2% depuis le début de 2014, une performance nettement inférieure à celle du S&P 500 (-1,19%).
GE va dévoiler ses résultats du premier trimestre jeudi 17 avril.
Scott R. Davis, analyste de Barclays Capital, prévoit que le conglomérat industriel dévoilera un bénéfice de 0,30$US par action, soit deux cents de moins que l’ensemble des analystes (0,32$US par action). C’est 23% de moins qu’au premier trimestre il y a un an, où GE avait réalisé un profit de 0,39$US l’action.
Cela dit, M. Davis continue de recommander de surpondérer le titre, car il est bon marché par rapport à ses comparables (il se négocie à 15,3 fois le bénéfice prévu en 2014). Autre raison? Le dividende, qui procure un rendement attrayant de 3%.
L’analyste croit aussi que la direction du géant industriel devra prendre des mesures pour satisfaire les actionnaires. La vente de certains actifs, des rachats massifs d’actions, une hausse du dividende ou une acquisition, sont autant d’éléments catalyseurs qui pourraient donner un nouvel élan au titre.
IBM: favorisée par les investisseurs plus frileux
À l’instar de GE, IBM est un autre titre boudé en l’absence d’élément catalyseur. L’entreprise pourrait toutefois regagner la faveur des investisseurs qui cherchent à se réfugier dans des entreprises solides en cette période où l’incertitude est plus grande.
IBM va dévoiler ses résultats du premier trimestre le 16 avril après la fermeture des Bourses.
Les investisseurs n’attendent pas de feux d’artifice pour le géant informatique au premier trimestre. Ils anticipent un bénéfice par action de 2,54$US, comparativement à 3$US un an plus tôt.
La société cotinue de faire face à d’importants défis, dont une croissance qui se détériore, les restructurations et la faiblesse de la qualité de ses bénéfices, souligne Kulbinder Garcha, analyste de Credit Suisse.
Ce dernier conserve d’ailleurs une recommandation de performance inférieure à son secteur et une cible de 160$US, tandis que le titre se négocie à environ 195$US.
Jim Cramer, populaire animateur de l’émission Mad Money, à CIBC, souligne que le titre a rarement commandé une évaluation aussi faible. Il se négocie à un peu moins de 15 fois le bénéfice prévu en 2014.
Il fait valoir que le titre pourrait bénéficier de la rotation qui a lieu vers les entreprises établies et moins flamboyantes que les Netflix, Twitter et Tesla de ce monde si elle livre des résultats trimestriels corrects.
Rappelons que Berkshire Hathaway, conglomérat du célèbre investisseur Warren Buffett, possède une participation de 6,3% dans IBM.